L'Europe ambitieuse dans la lutte contre le réchauffement climatique
24 janvier 2008
Effectivement le plan drastique ne fait pas l'unanimité. Rien d'étonnant puisque, pour rappel, l'objectif fixé en mars 2007 était de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport à 1990 d'ici à 2020 et dans le même temps de porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation. Or pour y parvenir il fallait frapper fort. L'une des mesures phares consiste donc à faire payer à compter de 2013, aux industries les plus polluantes de l'Union européenne, des permis de polluer, gratuits jusqu'à présent. Cela concerne en premier lieu le secteur de l'électricité, mais aussi la production d'aluminium, d'ammoniaque ainsi que le transport aérien. Les grincements de dent évidemment se font déjà entendre, qui n'empêchent pas le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso d'exprimer un satisfecit sans équivoque:
"Nous avons des raisons d'en être fier. Ce paquet d'actions concernant le climat et les énergies renouvelables affronte les défis du futur. Nous pensons qu'il est bon pour notre planête, bon pour notre économie et bon pour nos concitoyens."
Car en l'absence d'accord international sur le climat incluant les Etats-Unis et les pays émergents a-t-il précisé, l'Europe introduira une forme de taxe aux frontières pour éviter les délocalisations.
La lutte contre le réchauffement climatique doit par ailleurs permettre un développement technologique dans le domaine du stockage du carbone, un processus consistant à capter le CO2 émis pour le transporter et l'injecter dans des formations géologiques, dont la réalisation est encore balbutiante et très onéreuse.
Quoiqu'il en soit l'Allemagne, comdamnée, comme tout les autres, à des efforts de réduction d'émission de CO2 et d'augmentation des énergies renouvelables, a salué le projet. Le ministre allemand de l'environnement, Sigmar Gabriel, pour sa part
"...crois que la Commission européenne propose là un catalogue de mesures pour le climat et l'énergie qui est extraordinairement bon et ambitieux. 2007, c'était un peu la phase d'échauffement, maintenant le coup d'envoi a été donné pour que nous allions au bout du marathon que représente la protection du climat."
Un souhait certes partagé par les ONG mais le consensus s'arrête là. Greenpeace et le Fonds Mondial pour la Nature par exemple, à l'instar du Groupe d'experts intergouvernemental de l'ONU sur l´évolution du climat, ont jugé les mesures insuffisantes .