L'ETA toujours là
10 août 2009A première vue, ils sont capables de tout, note la Frankfurter Rundschau. Ils disposent d'une réserve inépuisable de jeunes terroristes prêts à emboiter le pas aux membres emprisonnés de l'ETA. Si l'organisation "Pays basque et liberté" n'est pas toute puissante, elle est en tout cas plus puissante que ce que souhaiteraient les enquêteurs. Et le réservoir des nouvelles recrues est lui aussi plus important que prévu. L'ETA avait par ailleurs urgemment besoin de se refaire une santé du côté propagande. Des bombes en plein milieu des vacances, cela fait peur à tout le monde. Et même si les terroristes n'ont voulu faire de mal à personne, ils ont atteint leur but. L'ETA est de nouveau dans toutes les bouches.
Autre grand sujet du jour: la polémique autour de la proposition du ministre allemand de la Défense, Franz Josef Jung. Quelques jours après la libération du navire Hansa Stavanger, retenu pendant quatre mois par des pirates somaliens, le ministre conservateur a plaidé pour une révision de la constitution afin d'accroître l'efficacité de la Bundeswehr en mer. Sauf que die Tageszeitung soupçonne Franz-Josef Jung de vouloir introduire par ce biais un des thèmes préférés des conservateurs dans la campagne électorale : celui de l'élargissement des capacités de l'armée allemande sur le plan intérieur.
A ce sujet, la Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que la droite parviendra peut-être un jour, à force d'essayer, à renforcer les pouvoirs de la Bundeswehr et ainsi à faire vaciller la conviction de la gauche et des libéraux selon laquelle l'armée et la police doivent être clairement séparées. Mais ses sempiternelles tentatives sont également la preuve qu'elle n'arrive pas à faire passer son message auprès du Parlement et de la population.
La Süddeutsche Zeitung enfin, s'intéresse au Congrès du Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui s'est terminé ce week-end à Bethléem, en Cisjordanie. Après plusieurs jours de lutte entre la jeune génération et la vieille garde, on ne relève aucune trace de renouveau, déplore le quotidien. Le Fatah s'est contenté de reprendre ses vieilles promesses. Au lieu d'être réélu, son président a seulement été confirmé dans ses fonctions tout simplement parce que l'on n'a trouvé personne pour le remplacer. En un mot ce Congrès s'est transformé en farce, estime le journal. En attendant, les islamistes du Hamas doivent se frotter les mains. Si des élections ont vraiment lieu en janvier prochain, le mouvement pourrait de nouveau l'emporter.