Les élections congolaises sont capitales pour l'Angola
14 novembre 2011Avec plus de 2500 kms de frontière commune, tout ce qui se passe en République démocratique du Congo, un géant de 62 millions d'habitants, est d'un intérêt capital pour l'Angola. Et la priorité pour les autorités de Luanda est la stabilité, une stabilité incarnée jusqu'ici par Joseph Kabila, l'actuel président. En cas de changement de pouvoir ou d'instabilité, les pertes tant militaires qu'économiques pourraient être lourdes pour Luanda, comme l'explique le professeur Justino Pinto de Andrade, professeur à Luanda: « Il y a d’autres intérêts, qui dépassent les nôtres, Chacun défend les intérêts de son propre pays, pas ceux du voisin. Mais nous devons réfléchir au fait que les décideurs des pays voisins sont nos partenaires. C’est pourquoi nous devons avoir des relations avec ces pays qui soient pacifiques et défendent les intérêts de chaque côté. C’est seulement ainsi que nous aurons les conditions nécessaires pour notre développement. »
Des observateurs électoraux
Les derniers développements de la campagne électorale inquiètent la communauté internationale. Il y a, d'une part, les violations des droits de l'homme, dénoncées dans un rapport de 24 pages de l'ONU. Les déclarations plutôt fracassantes de l'opposant Tschisekedi qui avait appelé entres autres à "corriger les policiers" s'il le fallait, ont également provoqué l'inquiétude de la Belgique, l'Union européenne et de l'ONU. Dans ce climat tendu il est donc très important que des observateurs neutres soient déployés. Et Valentino Kalei, universitaire, estime que l'Union africaine a un rôle très important à jouer: « On ne doit pas seulement envoyer des observateurs de l’Union européenne au Congo, mais aussi de l’Union africaine. Car l’Union Africaine a la compétence nécessaire pour gérer les élections au Congo, les accompagner et observer les affaires africaines. Nous devons faire attention : le succès des élections en République démocratique du Congo signifie un succès pour toute l’Afrique sub-saharienne. »
L'enjeu de la stabilité
Jaka Jamba est historien et insiste lui aussi sur l'impact positif que représente une élection bien menée en République du Congo: « Si le processus se déroule bien, il contribuera à la stabilité de cette région riche en conflits ». Une stabilité qui s'est au moins déjà manifesté par le retour chez eux de quelques 40 000 réfugiés angolais qui ont vécu des années dans la région frontalière de l'ouest de la république démocratique du Congo.
Auteur : Elisabeth Cadot et la rédaction lusophone de la DW
Edition: Ibrahim Tounkara, Cécile Leclerc