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Les terroristes présumés surveillés par satellite

Aude Gensbittel13 avril 2005

Au cœur des commentaires de la presse allemande aujourd’hui : la décision de la cour constitutionnelle de Karlsruhe d’autoriser la surveillance de terroristes présumés par satellite, avec le système de repérage GPS. Les juges ont en fait débouté un ancien terroriste d’extrême-gauche, arrêté grâce aux informations transmises par une balise GPS dans sa voiture. Condamné à 13 ans de prison en 1999, l’homme avait alors porté plainte pour violation de sa sphère privée. Un argument qui n’a pas convaincu le tribunal de Karlsruhe, mais qui relance le débat sur l’atteinte des libertés civiles dans la lutte anti-terroriste.

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Aussi bien les citoyens que la police criminelle devraient accueillir ce jugement avec un certain soulagement, écrit die Welt, car il correspond à une nouvelle réalité : celle de terroristes et de criminels qui agissent de manière toujours plus raffinée. Il est en effet inimaginable qu’ils soient les seuls à profiter des dernières nouveautés de la technologie pour leurs méfaits, et que la police se contente de méthodes d’un autre âge pour retrouver leur trace. Toutefois, poursuit le quotidien, les juges ont aussi imposé des limites : le développement à grande vitesse de la technologie ne doit pas mener à la surveillance totale et à la violation des droits des citoyens.

Pour la Süddeutsche Zeitung, on a interprété la loi de façon suffisamment libre, pour qu’elle permette de graves atteintes aux libertés civiles, tout en accord avec la constitution. La décision de la cour constitutionnelle s’explique par les circonstances de ce cas concret. La capture d’un dangereux terroriste avait de quoi convaincre du bien-fondé d’un tel système de surveillance. Après cela, conclut le quotidien, il aurait fallu beaucoup de courage pour refuser la base légale à une condamnation de 13 ans de prison pour le criminel en question.

Cela fait déjà longtemps que les scénarios de surveillance totale ne sont plus seulement de la science-fiction, estime la Westdeutsche Zeitung. Au cours des dix dernières années, les écoutes téléphoniques ont augmenté de plus de 500%. Nous avons la surveillance vidéo, la mise sur écoute et peut-être même bientôt la reconnaissance automatique du visage dans les lieux publics. Tout cela, ajouté aux données que nous diffusons volontairement tous les jours, avec nos cartes de crédit par exemple, ouvre toutes sortes de nouvelles possibilités, poursuit le journal. Qui sait ce qui se passera si ces informations, ce pouvoir, tombe un jour entre de mauvaises mains ?

C’est tout le contraire pour la Lausitzer Rundschau. Selon le quotidien, il suffit de regarder les chiffres pour savoir que jusqu’à présent, l’Allemagne a agi de manière responsable en ce qui concerne les techniques spéciales de surveillance : selon l’office fédéral de police criminelle, le repérage par GPS n’est utilisé que de six à dix fois par an. Sur 80 millions de personnes, on ne peut pas franchement parler d’excès de zèle en matière de surveillance.