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Prolongation des sanctions contre des dirigeants congolais

Blaise Dariustone
12 décembre 2017

Le gel des avoirs et l'interdiction de visa pour l'UE sont prolongés jusqu'au 12 décembre 2018. Et Bruxelles rappelle qu'il est fondamental que la date de l'élection, fixée au 23 décembre 2018, soit respectée.

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Kongo Präsident Joseph Kabila
Image : picture alliance/AP Images/J. Bompengo

"La plupart des hommes politiques visés par ces sanctions ne possèdent pas d'avoirs en Europe" (Bob Kabamba)

Ces mesures consistent pour l'essentiel en un gel des avoirs et une interdiction de visa pour l'Union européenne. Et elles frappent 16 personnalités, parmi lesquelles le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Ramazani Shadari, son prédécesseur Evariste Boshab, Lambert Mende, actuel ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, ou encore Kalev Mutond, chef de l'Agence nationale du renseignement.

Kongo Demonstration der Opposition in Kinshasa
Manifestations de l'opposition en juillet 2016Image : Getty Images/AFP/E. Soteras

Ces figures fortes du régime congolais paient ainsi leur présumé rôle dans la crise au Kasaï ou dans la répression contre les manifestations anti-gouvernementale pour la tenue des élections.

Le régime de Kabila indifférent

Le régime de Kabila demeure imperturbable et trouve ces sanctions  illégales. C'est ce qu'affirme le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo Lambert Mende, qui est lui aussi visé. "Sincèrement cela m'indiffère totalement", affirme-t-il. "Si vous croyez que l'Europe est le paradis, ce n'est pas le cas pour moi et je ne pense pas que ce soit le cas le cas pour mes compatriotes qui sont visés par ces sanctions. Ils veulent infléchir notre politique et ils prennent des sanctions qui sont totalement illégitimes. Il y n'y a pour nous que le Conseil de sécurité qui soit habilité à prendre des sanctions contre des  Etats et les officiels d'un Etat. Donc ce sont des sanctions abusives que nous avons déjà attaquées devant la Cour de justice de l'Union européenne et nous attendons son verdict."

Selon le politologue congolais Bob Kabamba, ces sanctions n'ont pas beaucoup de conséquences pour le régime Kabila. "La plupart des hommes politiques visés par ces sanctions ne possèdent pas d'avoirs en Europe et ceux-ci n'ont plus nécessairement envie de venir en Europe", explique-t-il. "Et donc, la seule efficacité à laquelle on puisse penser, c'est que lorsqu'on prend des telles sanctions vis-à-vis de ces personnes, alors les responsables politiques et les institutions politiques de l'Union européenne ne sont plus en contact avec leurs homologues congolais. Donc cela va créer un peu de problème au niveau de la mise en œuvre de certains projets. Puisque ces projets sont  généralement gérés au niveau ministériel."

Crise humanitaire au Kasaï

Demokratische Republik Kongo Unterernährtes Kind
Selon l'UNICEF, Selon l'UNICEF, au moins 400.000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère dans le KasaïImage : Getty Images/AFP/J. Wessels

Le Conseil européen s'est dit également préoccupé par la situation sécuritaire détériorée au Kasaï, au Tanganyika et à l'est de la RDC, qui touche particulièrement les femmes et les enfants et en a appelé à la responsabilité première des autorités congolaises, en particulier des Forces Armées de la RDC, dans la protection des populations.

La crise dans le Kasaï débutée en août 2016 traîne avec elle son lot de désolation. Plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont des enfants, sont en situation humanitaire dramatique, frappées par l'insécurité alimentaire et des maladies. Plus d'un million de personnes ont quant à elle préféré fuir cette région située dans le centre du pays.