Les ratés des adieux au nucléaire
20 décembre 2012La Süddeutsche Zeitung observe qu'un an et demi après la décision de sortir du nucléaire, on est encore bien loin de savoir à quoi doit ressembler ce "tournant énergétique".
Et le quotidien énumère les ratés : des parcs éoliens qui ont coûté des milliards et qui ne sont pas raccordés, des câbles à haute tension qui s'arrêtent à la frontière d'une région en raison d'obstacles bureaucratiques. Des usines, aussi, qui gaspillent de l'électricité en masse pour obtenir des subventions destinées aux gros clients.Il n'y a pas un pays au monde où la proportion d'énergies renouvelables dans la production d'électricité est aussi élevée qu'en Allemagne. Et pourtant, ironise la Frankfurter Allgemeine Zeitung, on évoque une "campagne contre le tournant énergétique", que les Verts et les écologistes en général pensent voir cachée derrière la moindre éolienne.
D'ores et déjà, une partie de l'énergie renouvelable produite n'est consommée par personne, mais payée par tous. Et des centrales traditionnelles sont obligées de compenser la production irrégulière des centrales à énergie renouvelable.
Die tageszeitung consacre sa Une au débat sur l'emploi des drones de combat, ces avions sans pilote. Ce que les laboratoires militaires à travers le monde, et en particulier aux États-Unis, sont en train de développer actuellement, tend vers une chose : faire que la violence militaire demeure une option disponible pour atteindre des objectifs politiques ou économiques, même en ces temps où les sociétés sont de moins en moins prêtes à accepter les pertes humaines dans leurs propres rangs.Le journal cite les exemples du Pakistan et du Yémen : la guerre par les drones se révèle être une alternative praticable pour la Maison Blanche. Le Pakistan proteste pour la forme, les citoyens américains de tous bords applaudissent le président Obama et la communauté internationale se contente de se taire.
Pour un gouvernement, la décision d'envoyer des milliers de jeunes hommes au front est plus difficile que celle d'ordonner des opérations militaires sans pilote. La taz conclut : pour celui qui dispose de cette dernière possibilité, la recherche d'une solution pacifique devient une simple option parmi beaucoup d'autres.