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5 juillet 2010
A l'annonce de sa victoire, dimanche soir, Bronislaw Komorowski a tenu à rappeler les circonstances peu communes qui ont entouré son éléction :
"La démocratie l'a emporté, notre démocratie polonaise. La Pologne est certes divisée, mais c'est notre Pologne à tous. La campagne a été très difficile. Elle s'est déroulée dans l'ombre de Smolensk, et dans l'ombre des inondations. Mais nous avons prouvé que l'État polonais peut résister en tant qu'État démocratique même dans des moments aussi difficiles."Bronislaw Komorowski, candidat du parti libéral Plateforme civique, était donné favori avant même l'accident d'avion qui a coûté la vie à son prédecesseur, Lech Kaczynski, alors que celui-ci se rendait en Russie, près de Smolensk, pour assister à une cérémonie à la mémoire des victimes du massacre de Katyn. C'était le 10 avril.
Le retour de Jaroslaw
La mort du président a entraîné l'organisation d'une élection anticipée et le retour en politique du frère jumeau de Lech Kaczynski, Jaroslaw, qui fut un Premier ministre controversé en 2006 et 2007. D'ailleurs, Jaroslaw Kaczynski a obtenu un score que personne n'aurait prédit il y a seulement quelques mois. L'issu du vote est restée incertaine jusque tard dimanche soir.
Qui est ce nouveau président polonais? Komorowski est âgé de 58 ans, historien de formation. On le décrit comme un ancien radical anticommuniste. A la fin des années 80, il s'opposait aux discussions entre le syndicat Solidarité et le pouvoir communiste, estimant que discuter avec le pouvoir était une trahison. Après 1989, il intègre plusieurs cabinets ministériels. Il se forge la réputation d'un homme de compromis et de modération, à l'opposé de son adversaire Jaroslaw Kaczynski.
Komorowski a derrière lui une longue carrière de député. Il était depuis 2007 le président de la Diète, la chambre basse du parlement polonais. C'est à ce titre qu'il a endossé après le crash du 10 avril, la présidence par intérim. Il va désormais travailler aux côtés d'un autre libéral, le Premier ministre pro-européen Donald Tusk, avec, parmi les objectifs prioritaires, la réduction de la dette du pays. Autres priorités affichées par Komorowski : le retrait rapide des troupes polonaises d'Afghanistan et l'adoption de l'euro dans les cinq ans à venir.
Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Sandrine Blanchard