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Les otages allemands libérés

Aude Gensbittel3 mai 2006

La libération des deux otages de Leipzig fait bien sûr la une des journaux allemands. La presse relate le soulagement général dans le pays, mais soulève également bon nombre de questions, notamment sur le rôle des entreprises allemandes en Irak et le paiement d’une éventuelle rançon.

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Soutien aux otages allemands à Leipzig
Soutien aux otages allemands à LeipzigImage : picture-alliance/ ZB

Après trois mois de souffrances en Irak et d’incertitude en Allemagne, écrit la Berliner Zeitung, les otages sont finalement libres, à la grande joie de leurs proches et au soulagement des habitants de Leipzig. Mais aussi au soulagement du gouvernement, qui avait promis de faire « tout ce qui est humainement possible » pour les libérer. Peut-être déjà à l’époque un signal de leur disposition à monnayer la vie des otages. Car c’est visiblement tout ce qui comptait pour les ravisseurs : l’argent. Les exigences politiques du début n’étaient qu’un prétexte. Mais le gouvernement allemand a-t-il le droit de transiger ? Les terroristes n’ont-ils pas atteint leur but au bout du compte ? Des questions auxquelles il faudra apporter une réponse.

Il n’y a pas de chiffres officiels sur le nombre d’entreprises allemandes qui travaillent en Irak, note la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Elles ne doivent le signaler nulle part et pour des raisons de sécurité, cela ne les intéresse pas qu’on parle de leur engagement en Irak. Comme par le passé de nombreuses compagnies allemandes ont construit dans le pays beaucoup d’installations industrielles, qui doivent être entretenues et réparées, o na toujours besoin là-bas d’ingénieurs et de monteurs, explique la FAZ. Les entreprises allemandes cherchent aussi des employés irakiens, qui sont moins menacés que les Allemands, mais leur sécurité est loin d’être assurée pour autant.

S’agit-il seulement d’un geste de noblesse envers le peuple Irakien, quand une société allemande envoie ses employés dans une dangereuse mission ? se demande la Frankfurter Rundschau. Les perspectives de profits dans un pays à reconstruire ne troublent-elles pas la vue quant aux risques encourus ? Tout le monde sait que l’intervention militaire des Etats-Unis a certes renversé une terrible dictature, mais qu’elle a laissé derrière elle le chaos et la violence. Tout le monde sait aussi que les Irakiens ont besoin d’aide. Si leur apporter cette aide est une obligation morale, c’en est une aussi, également pour les entreprises, de se demander exactement qui on expose à quels risques, et d’en payer le prix si nécessaire. Car il serait un peu cynique de décharger toute la responsabilité sur deux hommes qui sont allés en Irak « de leur plein gré » pour y gagner leur vie.