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Les intellectuels se mobilisent

7 janvier 2011

"Des intellectuels Africains et d’ailleurs invitent Gbagbo à quitter le pouvoir ": tel est l’intitulé d’une pétition parue dans Le nouveau Réveil, un quotidien pro-Ouattara. 150 intellectuels ont répondu à l'appel.

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150 intellectuels ont signé la pétitionImage : Fotolia
Le professeur de philosophie à l’université d’Abidjan, Yacouba Konaté, est à l’origine de cet appel, et il a réussi à rassembler 150 signatures. Des signatures qui proviennent de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, du Niger, mais aussi d’Europe et des Etats-Unis. On peut notamment citer l’éminent Elikia M’Bokolo, professeur historien à Paris et Kinshasa.

Dans un texte de 3 pages, les intellectuels en appellent à l’esprit démocratique de Laurent Gbagbo pour qu’il accepte le résultat des urnes, comme il l'a d’ailleurs promis lors du débat télévisé du 25 novembre 2010. Il en va de la paix en Côte d’Ivoire et de la préservation de vies humaines. L’ethnologue allemand Till Förster a signé la pétition :

"J’espère ainsi faire en sorte que le sang arrête de couler en Côte d’Ivoire. Si la situation n’évolue pas, le pays risque de plonger dans une guerre civile qui fera de nombreuses victimes."

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"Laurent Gbagbo doit respecter la souveraineté du peuple"Image : picture alliance / dpa

Un Conseil constitutionnel dans l'illégalité

Les signataires critiquent sévèrement l’arrêt du 3 décembre du Conseil constitutionnel qui a invalidé les résultats dans 7 départements et proclamé Gbagbo vainqueur. Car, disent-ils, cet arrêt est purement et simplement illégal. En effet, selon le code électoral ivoirien: en cas d’irrégularités, le Conseil constitutionnel ne peut qu’annuler le scrutin dans son ensemble et appeler à de nouvelles élections au plus tard dans les 45 jours martèlent-ils. Les intellectuels sont donc unanimes : Laurent Gbagbo n’a pas d’autre choix que de respecter la souveraineté du peuple ivoirien. Till Förster :

"Cette fois, il n’est pas possible d’envisager un partage du pouvoir comme au Zimbabwe ou au Kenya. Les urnes ont été contrôlées non seulement par la commission électorale indépendante, mais aussi par les autorités de l’Onu. Tout porte à croire qu’Alassane Ouattara a gagné les élections."

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La violence est le lot quotidien des IvoiriensImage : AP

Une violence insupportable

Enfin, les signataires dénoncent la violence qui secoue le pays depuis début décembre. Exécutions sommaires, disparitions de personnes, confrontations mortelles entre forces de l'Ordre et manifestants… "Combien de morts faut-il à une élection présidentielle pour qu'enfin le vainqueur puisse se mettre au travail?" posent-ils en conclusion. Till Förster avoue qu’il ne se fait pas d’illusion, cette pétition ne va pas changer l’ordre des choses. Il espère seulement que Laurent Gbagbo reviendra à la raison.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Bob Barry