Les gros titres de la presse allemande
6 juin 2008
La Tageszeitung commente le durcissement des mesures contre l'immigration clandestine dans l'Union européenne. Hier les ministres de l'Intérieur des Vingt-Sept ont fixé à 18 mois la durée maximale de détention avant l'expulsion vers le pays d'origine. Ces immigrés ne font plus la Une des journaux mais ils font toujours partie de la réalité. L'été 2008 est à nouveau un été rempli de cadavres aux frontières de l'Europe, sur le chemin qui va de l'Afrique jusqu'ici, en passant par la Méditerranée ou l'Atlantique. Il y a la forteresse européenne. La liberté de circulation n'appartient désormais plus aux droits de l'homme reconnus par l'UE. Reste encore l'espoir que le Parlement européen refuse cette nouvelle directive. Mais avec Nicolas Sarkozy qui s'apprête à prendre la présidence de l'Union, les non-européens devraient à réfléchir à d'autres régions du monde que cette Europe paranoïaque.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung revient sur la visite du président russe à Berlin. Dmitri Medvedev est un élève de Poutine, écrit le quotidien. Restera t-il pour autant toujours un défenseur du « poutinisme » ? Les espoirs de l'occident, de l'Allemagne y compris, se dirigent vers lui, on souhaiterait qu'il fasse plus confiance à la démocratie que son prédécesseur « super démocrate ». Certaines de ses déclarations peuvent laisser penser que cela est possible. On verra bien ce qu'il adviendra. Mais Vladimir Poutine ne s'est pas éloigné de la Datcha. Même si le nouveau président s'émancipait de la politique de plus en plus autoritaire de l'ex-chef du Kremlin, la politique extérieure de Moscou ne fera pas dans la tendresse.
L'espoir d'un renouveau dans les relations russo-occidentales est compréhensible, après des années Poutine si glaciales, admet pour sa part la Süddeutsche Zeitung. Et Dmitri Medvedev réveille un tel espoir lorsqu'il parle de réformes, de démocratie et d'Etat de droit. On fait bien de le prendre au mot. Toutefois il faut aussi écouter très exactement ce qu'il dit.
La crise du lait, enfin, dans die Welt. Un représentant du discounter Lidl est apparu devant les caméras et a annoncé l'augmentation des prix à la vente aux producteurs de lait. Pourquoi Lidl a-t-il fait cela ? se demande le journal. Ca ne peut pas être dû à la grève, selon son analyse. Mais ainsi, les gens de Lidl sont les gentils. Et ce n'était pas le cas jusqu'ici puisqu'ils trainaient avec eux des scandales et souffraient par conséquent d'un gros problème d'image. Comme bienfaiteur des producteurs laitiers maintenant, tout va beaucoup mieux.