Les gros titres de la presse allemande
28 avril 2008Certes, avec 9,6% des voix les Verts ont très bien négocié le traité de coalition. Mais la Tageszeitung met en garde : on n'évalue pas encore le risque qu'ils encourent en étant mis au défi par leurs partenaires de coalition. On ne mesure pas non plus encore la perte de crédibilité dont ils peuvent souffrir en s'alliant avec la CDU, contre qui ils ont fait campagne avec tant d'énergie auparavant. Au final, le conservateur Ole von Beust pourrait apparaitre dans les livres d'histoire comme celui qui a modernisé le parti chrétien-démocrate, et les Verts seraient simplement ceux qui ont rendu ce projet possible.
Die Welt revient pour sa part sur l'attentat des talibans d'hier visant le président afghan, Hamid Karzai. L'objectif des terroristes était le symbole. Leur plan rappelle les tirs mortels sur le président égyptien Anwar al-Sadat lors d'une parade militaire en 1981 ou encore le meurtre de Benazir Bhutto, leader de l'opposition pakistanaise, en décembre dernier. Il est terrifiant de constater, poursuit le quotidien, à quel point les talibans sont bien organisés et comme leurs réseaux fonctionnent. Alors qu'il y a quelques années ; ils avaient encore des difficultés à recruter des kamikazes et avaient recours à des étrangers, la plupart des attaquants sont maintenant des Afghans.
Même si, heureusement, ils n'ont pas atteint leur cible, les fondamentalistes musulmans ont à nouveau mis au jour la vulnérabilité et la faiblesse du pays, explique la Süddeutsche Zeitung. Rien que cela est extrêmement menaçant pour son président. Finalement il n'y a qu'une seule raison qui a amené le peuple à voter pour lui : il a promis la sécurité et l'ordre. Rien ne frustre plus les Afghans que de voir qu'il ne peut pas tenir cette promesse. C'est pourquoi Hamid Karzai doit tous les jours lutter pour sa survie au niveau politique, et parfois il en va de sa survie tout court.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung, enfin, s'intéresse aux accusations américaines sur un projet syrien de réacteur au plutonium pour acquérir l'arme nucléaire. La Syrie a signé le traité de non prolifération, rappelle la FAZ. Il est donc normal que les autorités internationales prennent en charge le dossier. On redoute que, comme en Iran, un programme nucléaire soit resté secret pendant des années. Et apparemment, l'AIEA n'était pas la seule à l'ignorer.