Les gros titres de la presse allemande
30 janvier 2008Une femme en robe de mariée, la valise à la main et accompagnée d'un veau, marchant sur une route déserte vers un horizon flou. C'est la photo du jour publiée à la Une de la Tageszeitung de Berlin, qui titre : "la fiancée, qui n'ose pas". Autrement dit: Andrea Ypsilanti du SPD, victorieuse des régionales en Hesse, aimerait s'allier à La Gauche, laquelle est cependant décriée par le chef des sociaux-démocrates, Kurt Beck. Or les libéraux, qu'il courtise, se refusent à toute coalition avec les rouges conformément à leur promesse de campagne précise le journal. Quant au ministre président sortant, Roland Koch de la CDU, il n'a de cesse de souligner les différences insurmontables qui l'opposent au SPD de la Hesse. Mais où est donc le pragmatisme selon lequel, indépendamment des principes de chacun, toute coalition doit être possible, pour peu que le scrutin l'impose? s'interroge le journal.
Réponse dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le quotidien de droite imprimé justement en Hesse, dont la manchette annonce que le SPD s'est fixé sur une coalition avec les Verts et les libéraux du FDP. Madame Ypsilanti en appelle à la responsabilité politique de ces derniers et exige donc d'eux ce qu'elle même rechigne à faire: Rompre sa promesse et s'allier avec La Gauche pour devenir ministre président. Mais, analyse le journal, si le FDP ne se dédit pas, le SPD aura une bonne raison lors des autres scrutins de ne plus diaboliser par avance les anciens communistes du parti La Gauche, qui s'en verraient politiquement propulsés.
"L'OTAN exige une unité allemande de combat". Ainsi titre le quotidien Die Welt précisant que le président afghan Hamid Karzaï critique le renfort des troupes dans son pays. Avec la mutation en été de 250 soldats dans une force d'intervention rapide, le mandat de la Bundeswehr revêt une nouvelle qualité, commente le journal et de prédire que le prochain pas sera de prendre part à d'âpres combats au sol et des raids aériens.
La crise financière américaine touche durement l'économie européenne si l'on en croît la Süddeutsche Zeitung qui reprend dans son article les pronostiques pessimistes publiés par le Fonds monétaire international. Deux tâches incombent à la politique: empêcher, à brève échéance un mouvement de panique sur les marchés financiers et prévenir à moyen terme qu'une telle crise se reproduise. Mais si, comme on le craint, les Etats-Unis réagissent par un protectionnisme économique accru les conséquences seraient désatreuses, prédit le journal. Sans les USA, l'économie mondiale serait encore plus fragile.