Les gros titres de la presse allemande

Die Welt publie en première page une série de photos du président pakistanais s’exprimant devant la presse. A la surprise générale, Pervez Musharraf cède à l’une des demandes principales de l’opposition et revient au calendrier initial pour les législatives, écrit le quotidien. Le journal remarque que Pervez Musharraf n’avait pas l’air de se sentir très bien lors de cette annonce. Les photos le montrent en effet s’épongeant le visage à plusieurs reprises et affichant un air anxieux et perplexe. Die Welt souligne que le président a, à la même occasion habilité les tribunaux militaires à juger des personnes civiles.

Répartition des rôles, titre de son côté la Frankfurter Rundschau, qui relève que malgré l’annonce d’élections en janvier, Pervez Musharraf n’a pas précisé quand il comptait mettre un terme à l’état d’urgence. Pendant ce temps, un soupçon grandit : les Etats-Unis et la meneuse de l’opposition, Benazir Bhutto, étaient-ils au courant depuis le début des projets du général ?

Plusieurs journaux se penchent également sur la visite aux Etats-Unis d’Angela Merkel, à l’instar de la Tageszeitung. La chancelière a montré une fois de plus qu’elle a su rétablir l’harmonie dans les relations de l’Allemagne avec le président américain, écrit le quotidien. Le chef d’Etat français Nicolas Sarkozy fait actuellement des efforts similaires pour y parvenir. George W. Bush est reconnaissant envers ses deux nouveaux amis, car rares sont aujourd’hui les gouvernements qui font preuve d’une telle bienveillance à l’égard de son administration. Mais Washington ne va pas pour autant devenir multilatéraliste, estime la taz. Si la crise avec l’Iran s’aggravait et que George W. Bush trouvait judicieux de réagir avec des attaques aériennes aux projets nucléaires des mullahs, les Allemands et les Français pourraient vite se retrouver dans le même genre de situation qu’au début de la guerre en Irak.

Enfin la Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque une autre rencontre, celle d’Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy, à Berlin. Pour le journal, si le président est prêt à parcourir le monde et prend le temps de débattre avec des lycéens berlinois sur le thème de l’intégration en compagnie de la chancelière, il semble par contre oublier les zones à problèmes de la France, à savoir les banlieues. Mais inutile de voyager, les crises qui se trouvent devant sa porte finiront bien par le rattraper.