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Les grandes oreilles de Monsieur Obama

Sébastien Martineau10 juin 2013

La presse allemande revient sur les révélations selon lesquelles la NSA américaine a espionné les communications d'internautes étrangers sur les réseaux sociaux. Le président Obama est sous le feu des critiques.

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Le quartier général de la NSA, l'Agence de sécurité nationale, à Fort Meade dans le Maryland
Le quartier général de la NSA, l'Agence de sécurité nationale, à Fort Meade dans le MarylandImage : Getty Images

Alors comme ça, nos données personnelles ne sont pas en sécurité ? Qui l'aurait cru ? ironise la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il y a plusieurs années déjà, des spécialistes allemands de la protection des données plaisantaient en affirmant qu'il valait mieux partager ses informations en les hurlant à la ronde qu'en les envoyant par courriel. On ne devrait pas être surpris qu'il y ait, dans l'Amérique de l'après-11 Septembre, une autre manière de concevoir ce qui relève de la vie privée.

Mais il est bon qu'aujourd'hui, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, on débatte à nouveau sur les limites de la lutte antiterroriste. Et sur ces entreprises de l'économie internet qui se laissent embrigader par les États-Unis. Apprendre que les citoyens américains ont été épargnés par cet espionnage n'incite pas à la confiance vis-à-vis du gouvernement Obama. Et amène à s'interroger sur sa capacité à être un allié fiable.

La Süddeutsche Zeitung s'interroge également sur les méthodes de Barack Obama : les dernières informations sur les techniques de pêche de la NSA sur internet confirment cette impression que l'homme installé à la Maison Blanche rappelle certains personnages des romans d'Orwell (George Owell est connu pour ses œuvres d'anticipation, comme "1984", où il décrit une société où chaque individu est constamment surveillé).

Barack Obama assure que ces programmes secrets sont vitaux pour la sécurité des Américains
Barack Obama assure que ces programmes secrets sont vitaux pour la sécurité des AméricainsImage : Getty Images

Certes, poursuit le journal, à l'ère du numérique, de plus en plus de délits s'ont planifiés et commis grâce aux nouvelles technologies de communication. Mais cela ne signifie pas pour autant que la police et les services secrets doivent piétiner ce qu'il reste de notre vie privée. Celui qui viole les droits de centaines de milliers de personnes pour identifier un seul malfaiteur a perdu tout sens de la mesure.

Die tageszeitung s'intéresse quant à elle au mouvement chiite libanais Hezbollah et donne la parole à Silke Mertins, ancienne correspondante du Financial Times Deutschland au Proche-Orient. Cette dernière cite une information récente : le Hezbollah exige que des membres du Hamas palestinien quittent immédiatement le Liban.

On en croit à peine ses yeux. Le Hezbollah chasse ses protégés ? Impensable il n'y a pas si longtemps. Mais si le Hezbollah faisait auparavant figure de modèle, en raison de son combat contre Israël, son soutien à Bachar al-Assad, en Syrie, lui a fait perdre de nombreux sympathisants.

Silke Mertins observe que l'on a souvent parlé, en Occident, du risque de voir tout le Proche-Orient s'embraser. Le soutien affiché du Hezbollah à Bachar al-Assad pourrait bien être le déclencheur d'un tel embrasement : le début d'une guerre régionale entre chiites et sunnites.