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Les Frères musulmans acceptent de dialoguer avec Omar Souleiman

6 février 2011

La confrérie islamiste et plusieurs autres partis d'opposition se sont réunis dimanche autour du nouveau vice-président égyptien. Washington salue cette ouverture. La rue réclame toujours le départ d'Hosni Moubarak.

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Omar Souleiman dirigeait encore récemment les services du Renseignement militaireImage : picture-alliance/dpa

Voilà presque deux semaines que le mouvement de contestation égyptien a commencé. Et ce dimanche, premier jour de la semaine, les manifestations anti-Moubarak se poursuivent dans les grandes villes du pays. Le fait marquant de cette journée, c'est que l'organisation islamiste des Frères musulmans, officiellement interdite, a accepté d'entamer des discussions avec le nouveau vice-président Omar Souleiman.

Ägypten Essam el-Erian Muslimbrüder in Kairo
Essam al-Arian, considéré comme l'un des leaders des Frères musulmansImage : AP

En s'ouvrant au dialogue, la confrérie des Frères musulmans revient sur sa position. En effet, elle refusait jusqu'à présent tout entretien avec le pouvoir tant que le président Hosni Moubarak n'aurait pas démissionné. Un porte-parole du mouvement a expliqué : « Nous avons décidé de nous engager dans un cycle de dialogue pour évaluer le sérieux des autorités en ce qui concerne les revendications de la population et leur volonté d'y répondre. »

Omar Souleiman fait désormais figure d'acteur incontournable pour une sortie de crise. Il a réuni dimanche les principaux mouvements d'opposition. Aux côtés des Frères musulmans, il y avait des représentants du Wafd (libéral), du Tagammou (gauche), ainsi que des délégués des groupes de jeunes pro-démocratie à l'origine de la contestation.

Washington dans l'embarras

La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a exprimé son soutien au dialogue engagé entre le pouvoir égyptien et les Frères musulmans. Washington continue de faire pression pour une transition politique dans le pays. Toutefois, il y a eu un cafouillage dans la communication américaine samedi, lorsque l'émissaire du président Barack Obama, Frank Wisner, a affirmé qu'Hosni Moubarak devait rester au pouvoir pendant la transition : « Le président doit rester en fonctions afin de conduire ces changements. Je crois qu'un maintien du leadership du président Moubarak est crucial. C'est l'opportunité pour lui d'écrire son propre héritage. Il a donné 60 années de sa vie à ce pays. C'est le moment idéal pour qu'il montre le chemin à suivre. »

Ägypten Proteste Regierung Banken
Des files d'attente se sont formées devant les quelques banques ouvertes dimancheImage : dapd

Washington a aussitôt réagi à ces propos en affirmant qu'ils n'engageaient que Frank Wisner et non l'administration américaine.

Ce début de semaine est également marqué par la réouverture de nombreux commerces et de banques dont les agences étaient restées fermées durant plusieurs jours.

Samedi, le bureau exécutif du parti au pouvoir le Parti national démocrate a démissionné, y compris Gamal Moubarak, le fils du président. Par contre, le retrait d'Hosni Moubarak de son propre parti, annoncé par de nombreux médias, a été démenti par la télévision d'Etat.

Auteur : Sébastien Martineau (avec AFP, Reuters)
Edition : Yann Durand