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Les Etats-Unis et leur politique vis à vis de l'Irak , voilà l'un des thèmes qui fait l'objet de nombreux commentaires dans la presse allemande de ce lundi.

12 janvier 2004
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D'une part, les journaux se penchent sur les déclarations de l'ancien Secrétaire américain au Trésor, Paul O'Neill, d'autre part, sur le statut de prisonnier de guerre accordé par Washington à l'ancien dictateur Saddam Hussein ... - « La vengeance est un plat qui se mange froid »...Paul O'Neill semble connaître cette recette, constate le quotidien SÜDDEUTSCHE ZEITUNG. En effet, ce n'est que 13 mois après son renvoi de la Maison Blanche que l'ex Secrétaire américain au Trésor publie ses critiques massives à l'égard de son ancien chef. Son ton n'a pas changé. Sa manière irréfléchie de parler lui avait déjà coûté son emploi à l'époque, rappelle l'éditorialiste...Pour la plupart des journaux, O'Neill a bien choisi le moment de ses révélations : le début de l'année électorale aux Etats-Unis... O'Neill se livre à un règlement de comptes général avec l'administration Bush, dans laquelle il a servi deux années durant. En fait, cela fait partie d'une statégie commerciale pour vendre un nouveau livre du journaliste Ron Suskind, dont la source prinicpale sont des entretiens détaillés avec O'Neill...Après avoir mis en doute l'aptitude de Bush à gouverner (« Comme un aveugle dans une assemblée de sourds »), O'Neill affirme que dès l'entrée en fonctions de George W. Bush en janvier 2001, l'élimination par des moyens militaires du régime de Saddam Hussein était un objectif de la Maison Blanche. O'Neill semble ainsi démentir les affirmations de Bush selon lequel la guerre contre l'Irak n'a été décidée qu'après les attaques terroristes contre le WTC et le Pentagone. Mais, ce qui à priori semble une information de choc, a une vieille barbe...Le changement de régime à Bagdad était déjà avant l'élection de Bush à la présidence, une option de la politique américaine ! Selon le SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, le président Bill Clinton avait, en 1998 déjà, posé ouvertement la question de savoir si contrôler Saddam Hussein était suffisant ou bien s'il valait mieux le renverser... !....
- En accordant officiellement à Saddam Hussein le statut de prisonnier de guerre, Washington veut donner un signal au monde arabe profondément méfiant vis à vis des Américains - pas seulement depuis la dernière guerre en Irak-...estime le FRANKFURTER RUNDSCHAU, selon lequel l'application des conventions de Genève doit montrer aux Arabes que la promesse de justice fait partie des efforts de démocratisation dans la région... Les vaincus ont tendance à soupconner les vainqueurs d'envie de vengeance, estime plus loin le journaliste qui compare la situation de l'Allemagne à la fin de la Seconde Guerre Mondiale à celle de l'Irak aujourd'hui . A l'époque cela a duré trois ans jusqu'à ce que les alliés aient pu s'accorder à ne pas exécuter sommairement et sans procès les responsables de la dictature allemande, mais à les juger devant un tribunal. Maintenant trois semaines seulement ont suffi jusqu'à ce qu'on accorde au dictateur un statut officiel. Cela montre que Washington vise à démocratiser mais surtout à stabiliser une région fragile.... L'ancien ministre O'Neill parle de vieux plans de guerre de Bush junior....Le président a prétendu qu'il existait des armes de destruction de masse, en prenant prétexte pour sa campagne . Mais la vraie raison de la guerre, estime le FRANKFURTER RUNDSCHAU, c'est bien le désir de Washington de compter avec la stabilité dans sa sphère d'inflluence...
Le Pentagone accorde à l'ancien dictateur la protection de la Convention de Genève qui interdit l'utilisation de la force et n'oblige le prisonnier qu'à divulguer des informations sur sa personne et son rang. Conformément aux conventions, Saddam pourrait être jugé devant un tribunal international ou un tribunal des forces d'occupation pour ses crimes contre l'humanité et ses crimes de guerre. Selon le TAGESZEITUNG , le Conseil gouvernemental irakien craint que la décision du Pentagone ne vise à empêcher que l'ex dictateur soit jugé devant le Tribunal irakien dont la création a été décidée par le Conseil le 10 décembre dernier... Déjà pendant la dictature, des organisations de défense des droits de l'Homme et des groupes de l'opposition avaient des années durant, réunis des preuves et des documents sur les nombreux crimes du régime. Depuis la chute de Saddam, des millions de témoignages sont venus s'y ajouter. Le procès contre Saddam sera-t- il le premier jugé devant le tribunal spécial irakien comme c'est le souhait d'une grande partie de la population irakienne ? celà n'est pas certain après la décision du Pentagone....
« C'est une bonne nouvelle, et pas seulement pour l'ex- dictateur selon le quotidien berlinois Berliner Zeitung. Dans le dossier irakien, les Etats-Unis se sont à nouveau rapprochés de la selon le quotidien berlinois BERLINER ZEITUNG.Dans le dossier irakien, les Etats-Unis se sont à nouveau rapprochés de la communauté internationale communauté internationale....Une communité internationale qui doit maintenant exiger deux choses de la part des Etats-Unis: d'abord que des experts de la Croix Rouge Internationale puissent rapidement avoir des contacts avec Saddam Hussein. Et enfin que Colin Powell tienne sa promesse , de traiter tous les prisonniers des Etats Unis conformément aux règles internationales..."