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Les démobilisés se font entendre en Côte d'Ivoire

Fiacre Ndayiragije
8 mai 2017

Les démobilisés ont bloqué l'accès sud à Bouaké pour réclamer à leur tour la prime que le gouvernement a promise aux ex-combattants intégrés dans l'armée.

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Elfenbeinküste Soldaten in Bouaké
Image : AP

'La question des démobilisés est liée à la crise post-electorale' Pierre Dagbo - MP3-Stereo

Plusieurs centaines d'anciens rebelles ont bloqué pendant plusieurs heures l'accès sud de la ville de Bouaké, dans le centre de la Côte d'Ivoire. Ces "démobilisés" réclament leur "part du gateau". Il s'agit d'anciens membres de la rébellion des Forces nouvelles qui n'ont pas été intégrés dans l'armée lors du processus de désarmement et de réinsertion. Leur mouvement rappelle les mutineries qui avaient agité le pays en janvier dernier et qui avaient également débuté à Bouaké. Mais cette fois, la contestation semble avoir eu moins d'impact. Le blocage n'aura duré que quatre heures ce lundi matin. A noter que les "démobilisés" n'étaient pas armés et n'ont pas tiré en l'air, comme cela avait été le cas en janvier.
Malgré les inquiétudes d'une partie de la population, le mouvement n'aura pas empêché les habitants de Bouaké de vaquer à leurs occupations quotidienes. "Ce sont d'anciens combattants qui revendiquent leurs droits, explique un comemrcant de la ville. Les corridors sont débloqués et les voitures ont commencé a circuler." 

Les rebelles de l'argent

Pour apaiser les esprits, le gouvernement avait promis en janvier aux mutins une prime de 18 millions de francs CFA, soit 27 milles euros à chacun. Ces démobilisés réclament la même somme. En réaction, les autorités civiles et militaires ont rapidement organisé une réunion à la préfecture de Bouaké avec une délégation de contestataires. Il n'est pas question pour les autorités de revivre le scénario du mois de janvier. Néanmoins, le gouvernement semble incapable d'attaquer le mal à la racine, Pour l'analyste ivoirien Pierre Dagbo Godé, "nous vivons dans un chantage permanent, parce que l'Etat est trop faible, les institutions ne fonctionnenent pas bien, la corruption est galopante, la pauvrété est généralisée, et ceux qui ont des armes pensent qu'ils seront satisfaits par le pouvoir". 

Les autorités militaires n'ont pas voulu réagir pour l'instant à ce soulevement des démobilisés, mais les problèmes risquent de durer. Les militaires qui s'étaient mutinés en janvier dernier n'ont touché pour l'instant que cinq millions de franc CFA sur les 18  millions promis.