Les conséquences du 11 septembre en Allemagne
8 septembre 2006D’après une étude actuelle, plus de deux tiers des Allemands craignent un nouvel attentat. Le politologue Jochen Hippler n’est pas surpris par ce nombre élevé. Depuis longtemps il étudie la violence politique et ses conséquences. Pour lui, le comportement des Allemands n’a rien d’étonnant.
"C’était la panique après le 11 septembre, ce qui est tout a fait compréhensible, vu les images qu’il y avait. Après, on a assisté à une sorte de normalisation. Puis maintenant, avec les tentatives d’attentat en Allemagne, l’inquiétude est plus grande qu’avant."
Chaque attentat terroriste ravive les préjugés négatifs vis-à-vis des musulmans. Dernier exemple en date, en Allemagne : les deux bombes trouvées fin juillet dans deux trains. Jochen Hippler se rappelle d’une anecdote qu’on lui a racontée sur les Allemands après le 11 septembre:
« Un chauffeur de taxi d’origine kurde ou turque m’a raconté qu’à l’époque, des clients ont refusé de monter, parce qu’il avait une moustache et un air trop musulman »
Pour Jochen Hippler, les musulmans sont souvent victimes d’une généralisation abusive. D’où l’importance d’encourager leur intégration. C’est aussi ce que pense Messoud Gülbahar, porte-parole d’une mosquée de Bonn.
« Nous, la jeune génération, nous pensons que nous avons vécu trop longtemps les uns à côtés des autres, et qu’il est temps qu’on vive ensemble –dans la société. C’est en particulier à cause de la mauvaise image de l’islam véhiculée par la presse, qu’il y a beaucoup de préjugés, que nous devons effacer. Nous devons construire des ponts et effacer les préjugés. »
La menace terroriste est aussi devenue une préoccupation électorale. Les débats parlementaires traitent souvent de questions sécuritaires. Les lois antiterroristes votées récemment en Allemagne n’en sont qu’un exemple.