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Les châtiments corporels nuisent aux enfants

Philipp Sandner | Sandrine Blanchard
20 novembre 2017

Dans le monde, trois enfants sur quatre subissent régulièrement des violences de la part de leurs parents ou éducateurs. En Afrique du Sud, la justice a interdit les châtiments corporels, y compris à la maison.

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Afrika Kind
Image : picture alliance/dpa/Design Pics/Axiom Photographic

Le 20 novembre est l'anniversaire de la ratification de la Convention internationale des droits de l'Enfant, en 1989.

La convention reconnaît des droits à tous les enfants du monde, du fait même qu'ils sont des enfants, des droits que les Etats qui l'ont ratifiée s'engagent à respecter et faire respecter.

Ce texte de 54 articles est basé sur quatre principes fondamentaux: la non-discrimination, l'intérêt supérieur de l'enfant, le droit de vivre, survivre et se développer, et enfin le respect des opinions de l'enfant.

Ein ehemaliger Kindersoldat aus Ostkongo
Le droit à l'éducation fait partie des droits reconnus par la ConventionImage : picture-alliance/dpa/W. Langenstrassen

Cette date du 20 novembre marque depuis la journée internationale de l'Enfance. L'occasion pour nous de reparler d'une violence répandue contre les enfants : la violence domestique.

„Une bonne fessée, ça t'apprendra"...

... ou encore " je vais te chicoter". Voilà le genre de phrases que beaucoup de parents prononcent chaque jour. Or cette violence peut avoir des répercussions graves…

D'après l'UNICEF, trois enfants sur quatre subissent régulièrement des violences de la part d'adultes – souvent leurs parents ou des personnes chargées de les éduquer. Des violences psychologiques quand on hurle sur les enfants ou qu'on les insulte. Mais six enfants sur dix sont régulièrement victimes de "corrections", et là il s'agit de violences physiques.

Indien | Nobelpreisträger Satyarthi startet Marsch für missbrauchte Kinder
En Inde, le Prix Nobel Satyarthi a lancé une initiative contre la maltraitance des enfantsImage : Reuters/N. Bhalla

Dans l'Etat de Kano, au Nigeria, le Docteur Zara'u a souvent affaire à des cas de violences domestiques exercées sur des mineurs. Parfois très graves. Elle se souvient ainsi de la "belle-mère d'une jeune patiente [qui] utilisait une cuiller brûlante avec laquelle elle a brûlé l'enfant à six endroits différents de son corps, y compris ses organes génitaux." La petite a maintenant du mal à uriner.

Après avoir soigné la jeune fille, le docteur a signalé son cas à la police. C'est la loi dans cet Etat.
 

Integration von Behinderten in Afrika Sport Deutsche Schule
Image : DW/J. Jeffrey

Davantage de prévention

Tous les cas de violences ne sont pas si extrêmes. Néanmoins, de nombreux parents se sentent en droit de lever la main sur leur progéniture.

Pour remédier à cela, l'organisation Save the Children réclame davantage de prévention. Duduzile Skhosana, chef de projet en Afrique du Sud, explique la normalisation de la violence en Afrique : "nous avons grandi avec la violence au point que nous l'avons intégrée, on la considère comme faisant partie de notre culture. Mais cela n'a rien à voir avec la culture africaine que de battre un enfant."
 

Interdiction dans 60 pays

En Afrique du Sud, un tribunal a décidé d'interdire les châtiments corporels parentaux. D'après une initiative mondiale qui prône l'interdiction, une soixantaine d'Etat auraient déjà interdit tous les châtiments corporels, y compris à la maison. Seulement sept sont africains.

Mais il ne suffit pas de légiférer, comme le rappelle Mohamadou Moussa, coordinateur du réseau pur l'interdiction du travail des enfants au Niger. Selon lui, quand les lois existent, elles ne sont pas appliquées. "L'Etat est défaillant", déplore-t-il.

Symbolbild Kindergeld und Erziehungsgeld in Deutschland Miniatur Figur
Image : picture alliance/dpa/

Le coût des coups

Les ONG travaillent sur des méthodes d'éducation alternatives, la sensibilisation des parents et éducateurs au système de récompense de l'enfant plutôt que de miser sur la punition.

Les enfants violentés travaillent moins bien plus tard, à cause des séquelles physiques ou morales. La violence a donc aussi un coût financier. En Afrique du Sud, la perte causée par la violence exercée sur les enfants a été estimée en 2015 à près de 6% du PIB par l'ONG Save the children.

En collaboration avec Mahaman Kanta et Nasir Zango