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Les adieux de Gerhard Schröder

Aude Gensbittel13 octobre 2005

En Allemagne, trois jours après l’annonce de l’accord entre sociaux-démocrates et conservateurs pour former une grande coalition dirigée par la candidate de la CDU, Angela Merkel, les noms des futurs membres du nouveau gouvernement sont dévoilés un à un. Un grand absent dans cette liste : le chancelier sortant, qui a confirmé hier lors d’un discours à Hanovre qu’il ne participerait pas au gouvernement. La presse allemande revient largement sur les adieux de Gerhard Schröder.

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Image : AP

Eh bien, ce n’était pas si terrible que cela, écrit la Frankfurter Rundschau. Gerhard Schröder a fini par prononcer la phrase qui s’imposait : je ne ferai pas partie du nouveau gouvernement. Plus important encore : c’est avec dignité qu’il a déclaré ces mots si difficiles pour lui. On peut se demander si la phrase décisive aurait dû tomber plus tôt, poursuit le journal. Cela dit, sa défaite était plus serrée que celle de son prédécesseur Helmut Kohl, qui l’avait reconnue presque immédiatement. Mais avec un peu de recul, c’est une autre question qui s’imposera : dans quelle mesure Gerhard Schröder aura contribué à ce que son parti soit à niveau égal avec la CDU-CSU dans la nouvelle coalition.

Pour la Märkische Allgemeine, on voit à présent ce que Gerhard Schröder a réussi à négocier en contrepartie de son retrait. Toutes les grandes réformes des années à venir, du budget au marché du travail, en passant par la santé et les retraites, sont placées sous la responsabilité de ministres sociaux-démocrates. Qui aurait cru cela il y a quelque mois, quand on parlait du déclin du SPD ?

Gerhard Schröder s’est décidé, et cette fois-ci c’est officiel. Et même définitif, selon les mots du chancelier, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Il va encore assister aux négociations de coalition, puis autour du 20 novembre, féliciter Angela Merkel devant le parlement pour son élection comme chancelière. Et ensuite il rentrera chez lui, puisqu’il n’a pas obtenu la victoire, et se consacrera à sa famille. Il tiendra quelques grands discours et au moins un livre paraîtra sous son nom. En bref, Gerhard Schröder va jouer au petit Clinton de l’Allemagne, à l’ancien chancelier bien-aimé.

Le quotidien conservateur die Welt publie en première page la photo d’un Gerhard Schröder à la triste mine et les larmes aux yeux. Au lieu d’un dernier appel optimiste pour réveiller la fierté des travailleurs, Gerhard Schröder s’est contenté de reproches envers ses adversaires, écrit le journal. Pour le bien de son parti, qui va participer au nouveau gouvernement, il aurait été plus raisonnable de vanter les mérites d’une grande coalition, non pas comme une solution de fortune, mais comme une réelle chance pour la république.