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Economie

Les Abidjanais ne veulent plus du franc CFA

Julien Adayé
1 septembre 2017

En visite à Paris, le président ivoirien Alassane Ouattara a renouvelé son soutien au franc CFA, alors que les habitants de la capitale ivoirienne plaident pour une monnaie détaché de l'ancienne puissance coloniale.

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Westafrika CFA-Franc BEAC
Image : Getty Images/AFP/I. Sanogo

En visite à Paris, le président ivoirien Alassane Ouattara a renouvelé son soutien au franc CFA alors même que le président français Emmanuel Macron a semblé dire que le rapport entre la France et cette monnaie pouvait évoluer. Alors, que pensent les Ivoiriens de l'enthousiasme de leur président pour le franc CFA? 

"Je ne suis pas d'accord avec le maintien du franc CFA, explique un habitant d'Abidjan. Je préfèrerais que l'on ait notre propre monnaie. On se sentirait maître, on ne serait pas dirigé par d'autres."

Pour cet autre homme, "un pays souverain, est-ce à dire qu'il faut avoir sa propre monnaie? Nous ne sommes pas un pays indépendant qui utilise sa propre monnaie, il y a encore un rattachement. Donc l'indépendance n'est pas forcément totale. Si les Africains veulent leur propre monnaie, c'est le point de départ pour couper le lien ombilical avec le pays colonisateur."

"Une révolution massive est en marche"

"Les avis sont partagés sur la question, juge un autre Abidjanais. On progresse vers une forme de mutation, une révolution massive. Donc c'est un processus qui va finir par prendre forme parce que le CFA c'est encore l'incarnation du joug du colon. Donc on doit progresser vers une autre forme d'économie vraiment plus libérale."

Cet habitant fait aussi référence à l'affaire Kémi Séba poursuivi pour avoir brûlé un billet de 5.000 francs CFA (7,6 euros) lors d'une manifestation contre la "Françafrique" le 19 août à Dakar et finalement acquitté mardi par un tribunal de la capitale sénégalaise. "S'il y a une révolte aujourd'hui, peut-être que la manière fait défaut, avec la déchirure de ce billet de banque mais ça naît d'une véritable soif de se défaire de l'emprise de cette monnaie, qui a un impact négatif sur notre économie, parce qu'elle dévalue et déprécie notre monnaie."