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Lendemains d'élections

Sandrine Blanchard23 mai 2005

Les élections en Rhénanie du nord-Westphalie, et les probables élections législatives anticipées sont bien entendu aussi au cœur des commentaires de la presse allemande de ce matin.

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Une pilule difficile à avaler pour les sociaux-démocrates (ici leur chef, Franz Muentefering)
Une pilule difficile à avaler pour les sociaux-démocrates (ici leur chef, Franz Muentefering)Image : AP

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il s’agit d’une „fuite en avant“ du SPD. Le quotidien conservateur rappelle avec une certaine ironie les déclarations des sociaux-démocrates avant les élections, qui juraient aux grands dieux qu’une défaite en Rhénanie du nord-Westphalie n’aurait pas de grosses répercussions au niveau fédéral. Cependant, estime le journal, la perte de son dernier bastion jusqu’alors imprenable est une défaite plus amère encore que les revers électoraux encaissés par le SPD depuis 1999 dans cinq autres régions. La FAZ explique que cette fois, le gouvernement ne peut pas miser sur une catastrophe naturelle, comme les inondations à Dresde, ou sur une guerre, comme en Irak, pour remobiliser les foules. D’après le journal de Francfort, le parti paie désormais le prix de son manque d’orientations politiques qui fassent réellement baisser le chômage.

Si la BILD-Zeitung voit déjà la CDU au pouvoir et spécule sur la composition d’un nouveau gouvernement dirigé par Angela Merkel, la tageszeitung estime que ces élections anticipées sont un moindre mal pour le chancelier. Une décision qui peut éviter au SPD de se confronter aux luttes intestines. Quant à l´échec cuisant des sociaux-démocrates, écrit le journal, il ne doit pas faire oublier que la CDU elle non plus n’a pas de propositions bien arrêtées pour régler les problèmes les plus urgents, et qu’elle va devoir se dépêcher d’y remédier.

La Frankfurter Rundschau souligne que la CDU comme le SPD se sont bien gardés de faire des promesses durant la campagne électorale. Une précaution électorale d’un nouveau genre, vendue comme de la sincérité pragmatique aux électeurs.

Die Welt envisage différentes issues possibles des élections anticipées, notamment une « grande coalition » SPD/CDU. Mais ce qui est certain, écrit le journal, c’est que la campagne qui s’ouvre sonne le glas de la présence des Verts au gouvernement.

« Entendez le signal », titre la Süddeutsche Zeitung, qui reprend un appel du texte allemand de l’Internationale. La mort, c’est autre chose que l’approche de la mort. Voilà ce qu’est en train de constater le SPD. On ne suppute plus, on est en plein dedans. De l’avis de la SZ, le désir d’organiser de nouvelles élections est une ultime tentative, un coup de poker des deux grands du parti, afin de resserrer les rangs ; la lutte finale des sociaux-démocrates devant la menace toujours grandissante d’une alternance politique à Berlin. Le quotidien estime cependant qu’il y a encore un espoir pour Gerhard Schröder, sur la scène européenne : si les Français disent « non » à la Constitution européenne, le chancelier allemand sera l’homme d’État qui aura la responsabilité de sortir l’Europe d’une crise encore plus profonde que celle du SPD.