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L'Eglise autorise certaines pilules du "lendemain"

Katia Bitsch22 février 2013

Les journaux réagissent aujourd'hui à la décision de l'église catholique allemande d'autoriser la distribution de la pilule dite "du lendemain", comme contraceptif aux femmes victimes d'un viol.

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Le cardinal Robert Zollitsch lors de l'assemblée générale des évêques à Trèves
Le cardinal Robert Zollitsch lors de l'assemblée générale des évêques à TrèvesImage : picture-alliance/dpa

« Un petit pas pour l'humanité, un grand pas pour l'église catholique ! », résume laSüddeutsche Zeitung à propos de cette décision des évêques, lors de leur assemblée générale à Trêves, dans l'ouest de l'Allemagne. Désormais, dans les hôpitaux catholiques, les femmes victimes d'un viol pourront se voir administrer la pilule du lendemain pour éviter tout risque de grossesse. Mais uniquement la pilule qui a un effet contraceptif et non pas celle qui conduit à la mort de l'embryon. Cette prise de position des évêques fait suite à la polémique créée, fin janvier, par le refus de deux hôpitaux catholiques d'administrer ce traitement à une femme violée, à Cologne.

Qu'une femme victime d'un viol ne souhaite pas tomber enceinte est tout à fait acceptable sur le plan de l'éthique estime la Süddeutsche Zeitung, il faudrait vraiment être très rigoriste pour penser le contraire.

Des femmes diacres?

Mais cette décision des évêques allemands n'est révolutionnaire qu'en apparence, affirme die Welt. Effectivement, comme le souligne die Tageszeitung, sur le fond rien n'a changé, la contraception est toujours taboue tout comme l'ordination des femmes. D'ailleurs, plus de femmes à des postes ecclésiastiques est une question qui a également été abordée lors de l'assemblée générale des évêques, soulignedie Welt. L'idée n'est pas nouvelle, la création d'un bureau de diacres féminins avait déjà été soumise au Vatican il y a plus de 30 ans. Sans succès jusqu'à présent.

Eglise conservatrice

Mais de toute façon, toutes ces tentatives d'assouplissements ne changeront rien à l'image très conservatrice de l'église pensedie Tageszeitung. Beaucoup de croyants ne s'y retrouvent plus, d'ailleurs. Mais pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, c'est tout de même un soulagement de constater que les évêques ont eu le courage de sortir du ghetto de la morale dans lequel l'église végète depuis l'interdiction catégorique de la contraception. Cela dit, le journal rappelle que depuis 20 ans, plus de 400 000 pilules du lendemain sont prescrites chaque année, ce qui prouve bien que la société n'a que faire de la morale de l'église.