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Le Yémen en proie aux violences

25 septembre 2011

Le retour au pays d'Ali Abdallah Saleh n'a pas mis fin aux violences. Au contraire, le dirigeant yéménite est déterminé à en finir avec les manifestations. Au total, une cinquantaine de civils ont été tués ce week-end.

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Place du Changement, les manifestants enterrent leurs morts - des "martyrs pour la révolution"Image : dapd

Dimanche matin, des dizaines de milliers de jeunes se sont rassemblés à Sanaa, la capitale yéménite, pour protester contre le retour d'Ali Abdallah Saleh. Mais le président maintient le cap de sa politique de répression. Son armée a ouvert le feu contre les manifestants, faisant au moins 18 blessés. Des médecins ont en revanche démenti la mort d'un leader de la manifestation, comme l'avait annoncé la télévision yéménite. Sanaa est désormais divisée entre les forces fidèles au président et ses opposants qui regroupent aussi bien des jeunes inspirés par les révoltes du printemps arabe, que des tribus comme celle des Hashed et des militaires ralliés au mouvement de contestation.

Jemen Sanaa Protest Demonstration Saleh
Les manifestants ne cèderont pas...Image : dapd

La place du Changement bombardée

Sur la place du Changement, épicentre de la révolte, les manifestants ont exposé ce dimanche une dizaine de corps enveloppés dans des drapeaux yéménites. Il faut dire que les dernières vingt-quatre heures ont été particulièrement sanglantes. Ali Abdallah Saleh a eu beau appeler à un cessez-le-feu vendredi lors de son retour au pays - après une convalescence de plusieurs mois en Arabie Saoudite - , sa Garde républicaine a bombardé samedi la place où campent les opposants. Ce sont surtout les soldats dissidents qui étaient visés. Bilan selon les protestataires : une quarantaine de morts. La ville de Taëz a également été victime de la répression. Samedi, les forces loyalistes ont bombardé la place de la Liberté, foyer de contestation de cette cité du sud du pays. Et dimanche, des affrontements entre soldats et tribus hostiles au président ont fait au moins trois morts.


Ali Abdullah Saleh Präsident Yemen
...tout comme Ali Abdallah Saleh qui veut garder le pouvoirImage : dapd

Vers une guerre civile ?

Le mouvement de contestation a débuté le 27 janvier et rien ne semble l'arrêter. Mais depuis une semaine, le Yémen s'enfonce dans une spirale de violence. Près de 200 personnes ont trouvé la mort dans des combats entre les deux camps ces six derniers jours. Sur le plan diplomatique, les Monarchies du Conseil de coopération du Golfe ont de nouveau appelé ce week-end Ali Abdallah Saleh à signer immédiatement leur plan de sortie de crise, qui prévoit sa démission en échange d'une immunité. A New-York, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé "un processus de transition démocratique". Mais plus d'un craint que le Yémen ne bascule dans le chaos, ce qui laisserait la porte ouverte à Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Ali Abdallah Saleh en est conscient et brandit la menace terroriste pour s'accrocher au pouvoir - un pouvoir qu'il détient depuis 33 ans.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Moulay Abdel Aziz