Le Yémen au coeur de la lutte contre le terrorisme
4 janvier 2010Le chef de la diplomatie yéménite a rejeté aujourd'hui la comparaison qui revient de plus en plus souvent entre son pays et l'Afghanistan. Il faut dire que dans les deux cas, Al-Qaida y est bien implantée. Et pas seulement depuis qu'Al-Qaida pour la péninsule Arabique - composée de groupes yéménites et saoudiens- a revendiqué l'attentat du 25 décembre. Le Nigérian qui en est à l'origine aurait été formé dans un camp d'entraînement au Yémen. C'est là qu'il aurait également reçu le matériel dont il s'est servi dans l'avion. Le Yémen constitue depuis longtemps un terrain idéal pour les terroristes et ce pour plusieurs raisons. En plus d'être voisin de la Somalie et de l'Arabie Saoudite, le pays est miné par la rébellion armée qui sévit dans le nord, les provinces orientales échappent totalement à l'autorité du président Ali Abdallah Saleh. Enfin, les tendances séparatistes sont de plus en plus présentes dans le sud. Pour Barbara Bodine, ancienne ambassadrice américaine au Yémen, il faut sortir de ce piège:
« Il s'agit désormais de ne pas dépeindre le Yémen comme un pays qui a échoué ou qui est en plein échec. Nous devons voir au contraire comment nous pouvons le préserver de l'échec, éviter qu'il ne prenne ce chemin. »
Depuis l'attentat manqué du 25 décembre, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont décidé de renforcer leur lutte contre le terrorisme dans ce qu'ils considèrent comme un nouveau front du djihadisme. C'est ce qu'a expliqué le président américain Barack Obama:
« J'ai fait du renforcement de notre coopération avec le gouvernement yéménite une priorité, de même que la formation et l'équipement des forces de sécurité, l'échange d'informations entre services secrets ainsi que la lutte commune contre les terroristes d'Al-Qaida. Cette stratégie a porté ses fruits avant Noel: des camps d'entraînement ont été touchés, des meneurs éliminés. Et tous ceux qui sont impliqués dans la tentative d'attentat du 25 décembre doivent le savoir: ils devront rendre des comptes. »
De son côté, le Premier ministre britannique Gordon Brown veut organiser le 28 janvier à Londres une conférence sur le Yémen, en marge de celle déjà prévue sur l'Afghanistan.
Auteur: Audrey Parmentier/Peter Philipp
Rédaction: Konstanze von Kotze