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Le vent du changement...

22 novembre 2010

La presse allemande de ce lundi revient sur le changement de cap annoncé par le Saint Père au sujet de l'usage du préservatif, désormais autorisé dans certains cas, dont le sida, et sur le congrès fédéral des Verts.

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Réélus à la tête du parti des Verts, Claudia Roth et Cem Oezdemir veulent lancer leur parti à l'assaut des prochains bastions exécutifs.Image : dapd

En jetant le discrédit sur les institutions démocratiques dans le cadre de leur critique véhémente des décisions prises par ces mêmes institutions, les Verts vont trop loin, estime la Süddeutsche Zeitung. Certes, s'il est bon de rejeter le lobbying et le manque de transparence des procédures législatives, il est néfaste de semer le doute sur la crédibilité du Parlement et des organes de l'État dans lesquels ils souhaitent profiter d'une majorité de gouvernement. Si le parti écologiste est le plus novateur de tous, les Verts, champions des sondages, ont un besoin urgent d'élections pour revêtir enfin les responsabilités qu'ils méritent. Relever le plafond de l'imposition, celui des cotisations de l'assurance-maladie et mettre en place un impôt sur le patrimoine, la somme de tous ces projets écologistes pourrait bien représenter un surcroît de dépenses de 100 euros ou plus pour les ménages des classes moyennes et supérieures, critique la Frankfurter Rundschau. Il n'est donc pas étonnant que Cem Özdemir, renforcé dans sa position de leader, préfère annoncer à ses ouailles un avenir difficile que des lendemains qui chantent. On ne peut que féliciter les Verts d'une telle franchise.

Die Grünen Parteitag
Chef de la fraction parlementaire des Verts au Bundestag, Renate Künast veut remporter la Mairie de Berlin en 2011.Image : dapd


Un vent nouveau souffle-t-il dans l'Église catholique ?

Benedikt schweigt zu Missbrauchsfällen in Deutschland
Le Pape adopte une position plus ouverte pour ce qui concerne le préservatif.Image : picture alliance/dpa

À propos de franchise, les récentes déclarations du Pape Benoît XVI autorisant l'usage du préservatif dans certains cas particuliers, dont le sida, font elles aussi les Unes des journaux. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung par exemple, cet aveu semble ébranler les fondements de la morale catholique. Pour la première fois, un pape se détourne publiquement de la doctrine catégorique voulant que toute mesure artificielle de contraception soit par définition mauvaise. Pourtant, à bien y regarder, le Saint Père ne renonce en rien au fondement même de la morale catholique, à savoir le lien inaltérable posé entre amour et sexualité et l'assujetissement de celle-ci à la seule mission de transmettre la vie. Pour die Welt, les femmes catholiques du monde entier peuvent se sentir enfin en accord avec leur Église dans certaines circonstances de leur vie. En outre, les critiques envers une institution qui se terre dans son bunker idéologique au lieu d'affronter certaines réalités quotidiennes vont diminuer. Conmme aucun autre avant lui, Benoît XVI a redonné à son Église une légitimité au quotidien en écoutant la voix de tous ceux qui, au sujet du sida, refusaient d'accepter plus longtemps le dilemme insoluble entre un grand et un petit mal. Il a réussi à le faire sans pour autant entamer l'essence morale de l'interdiction du préservatif, conclut le quotidien.

Auteur : Christophe LASCOMBES
Édition : Yann DURAND