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Le travail des enfants, un phénomène qui perdure au Togo

Élodie Amen
12 juin 2018

Au Togo, malgré le cadre juridique mis en place pour protéger les enfants, on assiste encore à des pratiques  qui vont à l’encontre de leurs droits, l’exemple du phénomène des enfants placés.

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Thema Kinder in Mosambik
Image : DW/Johannes Beck

Il est 8 heures du matin, avec  son panier chargé de bouteille de jus fait maison, Félicité arpente les ruelles du marché aux fruits "Le Togo", en quête de clients. A  neuf ans, elle a dû arrêter l’école puis quitter ses parents pour être placée chez l’une de ses tantes, commerçante à Lomé.
"Je vivais avec mon père et c’est lui qui m’a dit de venir à Lomé travailler. Chez mon père je vendais des biscuits pour avoir un peu d’argent et payer mes fourniture scolaires" explique t'elle.
Kafui, 13 ans, vend de l’igname avec sa patronne dans le marché d’Ahanoukopé. Elle aussi a abandonné l’école au niveau primaire par manque de moyens  financiers.
"Je résidais avec mon père à Atakpamé avant de venir à Lomé chez ma tante. Elle avait besoin de quelqu'un pour l’aider et c’est là où mon père m'a dit de la rejoindre et c’est ce que j'ai fais" précise Kafui.
Le phénomène des enfants placés  est très courant à Lomé. En majorité des filles, ces enfants sont exploités soit comme ménagères ou aide commerçantes dans les marchés. Une pratiques que leur parents cautionnent avec comme excuse le manque de moyens financiers.

Symbolbild Afrika Markt Bunt
Certains enfants placés travaillent comme revendeurs dans les marchésImage : C. de Souza/AFP/Getty Images

Un centre pour aider les enfants

Afrika Zentralafrikanische Republik Kindersoldaten Resozialisierung
Au centre "Kekeli" les enfants peuvent suivre une scolarité et jouer.Image : UNICEF/ITAL2009-0010/Falvo

A Lomé, la capitale togolaise, un centre aide les enfants exploités dans des familles d'accueil en leur fournissant notamment une scolarité. Le Centre Kekeli, un foyer d’accueil qui s’occupe des enfants travailleurs et victimes de violences sexuelles. C’est là que Félicité et Kafui  viennent se réfugier le temps d’une pause.
 Pauline est une des éducatrices du centre explique: "A midi comme c’est un moment où les femmes n’ont pas trop d’activité, ou bien pas beaucoup à vendre, donc pendant cette période de 12h à 14h on récupère ces enfants. Les enfants viennent ici, c’est comme si c’est une pause que ces enfants font. Ils viennent au centre, on leur apprend a écrire, à connaitre les bases et aussi à s’amuser. On leur apprend des leçons de vie. Quand tu te réveilles qu’est ce qu’il faut faire ? Quand tu es devant une grande personne qu’est ce qu’il faut faire?" Privées d’une enfance normale, c’est grâce à ce centre que Félicité et Kafui se rappellent qu’elles ne sont des enfants après tout.