Le Tigre celtique au bord de la faillite
17 novembre 2010Drôle de dialogue entre Dublin et Bruxelles. Les Européens disent aux Irlandais : prenez l'argent ! ce à quoi Dublin répond pour l'instant non merci, tout en continuant à négocier. Mais l'Irlande devrait accepter de demander un crédit au Fonds européen de stabilité financière mis en place pour faire face à ce genre de crise. Le Wall Street Journal évoque aujourd'hui un paquet de 125 à 150 milliards d'euros pour aider l'Irlande dont le déficit public est de 32% du PIB alors que le plafond fixé par le Pacte de stabilité en Europe est de 3%.
Comment l’économie du « Tigre celtique », qu'on présentait il y a peu encore comme un miracle en Europe, s'est-elle effondrée aussi vite? Tout simplement parce que le gouvernement irlandais a épongé les dettes de son secteur bancaire. Les banques irlandaises ont été plombées par la crise financière et celle de l'immobilier. Dublin a décidé de sauver ce secteur avec l'argent du contribuable. Ce qui lui a coûté la bagatelle de 50 milliards d'euros. Pourtant l’Irlande hésite à se mettre sous la tutelle de ce Fonds de stabilité financière. En grande partie car le gouvernement irlandais sait que le FMI fait partie du programme et qu'il redoute d'y perdre son indépendance.
Risque de contagion
L’objectif principal de Bruxelles est aujourd’hui d’éviter toute propagation de la crise à d’autres pays membres de la zone euro. Car la Grèce est toujours malade, le Portugal est en position très délicate et le pire scénario serait une faillite de l'Espagne, une des principales économies de la zone euro. Le président du Conseil européen, Hermann van Rompuy, a mis en garde contre ce danger d’une implosion de la zone euro : "Nous devons travailler tous ensemble afin de sauver la zone euro. Car si la zone euro s'effondre, alors ce sera la fin de l'Union européenne."
Dans cette tempête, les déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel sont très critiquées. Les partenaires européens reprochent à l'Allemagne d'affoler les marchés en réclamant que les créanciers détenteurs d'emprunts d'états - comme les banques ou les assurances - paient une partie de la dette. Dont ils sont il est vrai en grande partie responsables.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Elisabeth Cadot