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Sénégal : un permis à points contre l'insécurité routière

Mamadou Lamine Ba
26 janvier 2018

Pour lutter contre les infractions et les accidents nombreux et parfois mortels, les autorités sénégalaises vont lancer un permis à points. Objectif : réduire le nombre de conducteurs qui roulent sans respect des règles.

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Senegal Dakar - Taxis
Image : DW/M. Lamine Ba

Au Sénégal, peu de conducteurs maitrisent le code de la route car beaucoup disposent de faux permis, souvent achetés au marché noir. Les infractions de la route sont donc nombreuses et les conséquences souvent mortelles. C'est pour contrer ce phénomène que l'Etat veut introduire un permis à points, destiné à dissuader les auteurs d'infractions. Une mesure plus ou moins bien acceptée sur place. 

Il est dix heures du matin à l'auto-école Privilège. Lamine Faty, moniteur est en plein cours. Parmi les élèves, Moustapha Cissé. Ce jeune de vingt-trois ans suit une formation au code de la route: "Si on conduit une voiture et qu'on ne connait pas le code de la route, c'est vraiment grave. Donc c'est pourquoi nous venons ici pour suivre des cours de code et de conduite, pour pouvoir identifier les dangers, les interdictions et les obligations", explique-t-il. Au Sénégal, beaucoup de chauffeurs conduisent sans savoir se comporter correctement sur la route.

Lutter contre les faux permis

Oulimata Sarr est conductrice. Elle constate tous les jours des infractions routières : "Le code n'est pas appris comme il se doit. Ce sont des gens qui ont appris la conduite sur le tas. Des gens qui ne comprennent pas le langage de la route, qui tâtonnent quoi !" Ces mauvais conducteurs disposent pourtant de permis. Des documents souvent obtenus frauduleusement. "Nous avons beaucoup de faussaires ici au Sénégal. Il y a beaucoup de faux permis. Il faut absolument lutter contre cela", assure formellement Lamine Faty. 

Senegal Wahlen 2017
Image : Getty Images/AFP/Seyllou

Excès de vitesse, feu grillé, les infractions sont monnaies courantes. Résultats : les accidents se multiplient et les routes sénégalaises tuent beaucoup. L'Etat veut donc mettre en place un dispositif de sanctions pour endiguer ce phénomène. "Le permis à point, on l'introduit aujourd'hui pour faire en sorte que les délinquants soient retirés de la route", explique Jules aubain Sagna, le secrétaire général du ministère des Transports terrestres. "Les bons conducteurs vont continuer à conduire. Les mauvais conducteurs, on va les sensibiliser, on va les former mais un mauvais conducteur avéré, à un certain moment il ne doit plus avoir le droit de rouler. Ça il faut que la société sénégalaise l'accepte", insiste-t-il. 

Discussions avec les acteurs du transport

Certains Sénégalais adhèrent à cette mesure annoncée. C'est le cas de Lamine Faty : "Il faut absolument fragiliser le permis de conduire pour que le conducteur puisse être conscient de ce qu'il fait. Il faut être sage, il faut de la discipline. Moi je suis pour à cent pour cent." L'Etat a engagé des discussions avec les acteurs du transport. Objectif : limiter les infractions sur les routes et sauver des vies.