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Le sommet de l'espoir ?

Christophe LASCOMBES9 février 2005

En première page de tous les grands journaux, la poignée de main historique entre Mahmoud Abbas et Ariel Sharon, illustre bien les espoirs placés dans le sommet quadripartite de Sharm el Sheikh. Une rencontre que commente l’ensemble de la presse allemande...

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Après quatre ans de silence, la poignée de main de tous les espoirs
Après quatre ans de silence, la poignée de main de tous les espoirsImage : AP

C’est avec un scepticisme de bon aloi que la Frankfurter Rundschau souligne : la question est de savoir si cette rencontre ouvre des perspectives vraiment nouvelles pour chacun des deux peuples. Le plus grand espoir pourrait être cette étincelle de réconciliation que l’on peut déchiffrer dans l’appel lancé par Ariel Sharon aux Palestiniens et aux Israéliens et dans lequel il leur demande d’avoir la force et le courage de renoncer aux rêves irréalisables.

Pour la Tageszeitung de Berlin, il va falloir maintenant que le cessez-le-feu décidé par les deux hommes politiques ne s’effondre pas à la première provocation. Ce sera certainement la mission la plus importante du nouveau coordinateur américain pour la région.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung considère qu’il serait parfaitement irréaliste de croire à l’arrêt immédiat de la violence dans ce conflit qui dure depuis si longtemps. Les expériences faites jusqu’ici le prouvent abondamment. Le point décisif en terme d’utilité politique du cessez-le-feu pour les deux parties sera le seuil de tolérance décidé dans le secret des deux équipes gouvernementales. Si le moindre dérapage d’un côté permet à l’autre partie de ne plus s’en tenir aux engagements pris, ce cessez-le-feu n’a que peu de valeur et sera l’otage du moindre groupement de saboteurs fanatiques du processus de paix.

Cette paix pourtant, elle est possible, affirme die Welt. La situation n’a jamais été aussi bonne entre Palestiniens et Israéliens. Seulement, les deux parties devront opérer des renoncements douloureux. Cela exigera autorité, confiance et sécurité, des ressources plutôt rares dans cette région du monde. Il n’empêche que jamais l’espoir n’a été aussi fort que maintenant.

Méfiance, reprend la Süddeutsche Zeitung. Les intentions du sommet sont nobles, certes. Mais ce seront les faits et le courage des dirigeants politiques qui seront déterminants. A l’instar du chef de l’Autorité palestinienne qui doit dissoudre les groupes terroristes, Ariel Sharon ne peut pas s’en tenir au seul retrait de la Bande de Gaza. Or, Mahmoud Abbas refuse de désarmer le Hamas et le Djihad. Et le chef du gouvernement israélien continue sa politique de colonisation en Cisjordanie. Tout cela ne cadre pas avec les images pacifiques de Sharm el Sheikh, conclut le quotidien