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Le socialisme à la vénézuélienne

Anne Le Touzé17 février 2009

Des photos de Hugo Chávez s'étalent en Une de la plupart des grands journaux. Le chef de l'Etat vénézuélien a obtenu le feu vert du peuple pour se représenter autant de fois qu'il le souhaite à la présidence du pays.

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Hugo Chávez a l'intention de diriger le Venezuela au moins jusqu'en 2019.Image : AP

Depuis 10 ans qu'il est au pouvoir, écrit la Süddeutsche Zeitung, Hugo Chávez doit son triomphe à une base puissante. C'est surtout dans les quartiers pauvres et dans les provinces qu'une majorité de gens est convaincue que seul l'homme à la chemise rouge peut leur assurer un avenir meilleur. Hugo Chávez a fait de la pauvreté et du sous-développement son cheval de bataille, c'est son mérite. Mais quand on pense que le Venezuela a gagné environ 900 milliards de dollars grâce à son pétrole, on se rend compte qu'il n'a pas réellement amélioré le sort des plus pauvres. Le socialisme du 21ème siècle, estime le journal, c'est pour l'instant un capitalisme d'Etat sans scrupule.

Venezuela Referendum Plakat
54% des Vénézuéliens ont voté pour la réforme constitutionnelle qui permet à Hugo Chávez de se représenter indéfiniment.Image : AP

La tageszeitung évoque la criminalité galopante, la dépendance croissante aux matières premières et la corruption sans vergogne d'une nouvelle classe dirigeante, qui font encore partie du quotidien au Venezuela. L'opposition, écrit le journal, tire de ces maux – ainsi que de la chute des prix du pétrole – l'espoir de revenir sur le devant de la scène. Jusqu'aux prochaines élections en 2011, Hugo Chávez aurait tout intérêt à faire davantage que des améliorations esthétiques de son projet bolivarien. Mais jusqu'à maintenant, le président ne donne pas l'impression de vouloir mettre un terme à son dirigisme d'Etat.

Trauer bei den Gegnern des Referendums in Venezuela
L'opposition a accusé le coup à l'annonce des résultats.Image : AP

Il ne faut pas sous-estimer Hugo Chávez, écrit Die Welt, car le président vénézuélien vise la succession de Fidel Castro. Quand il s'agit d'argent, il est déjà le leader de l'Amérique latine. Même si ses homologues brésilien, Lula, et chilienne, Michelle Bachelet, sont plus modérés que lui, personne n'ose l'affronter. Pas un mot n'a été prononcé depuis Brasilia ou Santiago pour dénoncer la manipulation de la presse ou la fermeture de chaines de télévision au Venezuela. Officiellement, c'est pour ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures, mais selon Die Welt, il y a certainement de plus en plus de lâcheté et de peur en jeu : ceux qui cherchent des noises au président vénézuélien ont des problèmes. Hugo Chávez est depuis longtemps omniprésent, en veut pour preuve son flirt avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Un coup d'oeil sur Internet montre que ses supporteurs sont partout. En Europe, conclut le journal, ses sympathisants siègent également dans des Parlements.