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Le régime Kabila sous pression

Eric Topona22 janvier 2015

En République démocratique du Congo, si le projet de loi électorale est adopté par le sénat, l'opposition et la société civile menacent de poursuivre les manifestation, jusqu'à obtenir gain de cause.

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Un manifestant à Kinshasa
Un manifestant à KinshasaImage : Reuters/J. R. N'Kengo

Les populations retiennent leur souffle. Selon certains observateurs, il est fort à parier que les affrontements entre manifestants et police se poursuivent. C’est le jeudi 22 janvier 2015 que le Sénat, la chambre haute du parlement est appelé à se prononcer sur le projet de loi électorale très controversé et qui divise le pays.

Ce texte a été adopté le week-end dernier par les députés de la majorité présidentielle. Ceux de l'opposition avaient tout simplement boycotté la plénière. Si le Sénat l’adopte malgré les protestations, l’opposition va demander à la population de prendre ses responsabilités, selon Félix Tshisekedi, le secrétaire national aux Relations extérieures de l'UDPS, l'Union pour la Démocratie et le Progrès social, la principale formation politique de l'opposition congolaise.

‘‘Pour nous, le débat n’est plus possible. Parce que là, ils viennent de montrer leur intention réelle, c'est-à-dire de passer en force, y compris par la tricherie. Donc, nous allons demander à notre peuple de prendre ses responsabilités et de chasser le pouvoir d’imposture. Ce peuple en réagissant comme il l’a fait, a lui-même envoyé un signal, en montrant qu’il a compris que ce pouvoir était en train de manœuvrer pour permettre à Joseph Kabila de se pérenniser à la tête du Congo’’

Opposition et société civile, même combat

La société civile congolaise est elle aussi sur la même longueur d’onde que l’opposition politique. Elle d’ailleurs très tôt prit position contre ce projet de loi électorale qui préconise l'organisation d'un recensement général de la population avant la présidentielle de 2016.

‘‘Si par aventure, ce projet de loi passe, la société civile s’alignera totalement du coté des aspirations de la population. Mais si par aventure, cette loi arrive nécessairement à être publiée, nous en tirerons les conséquences qui s’imposent. Nous appellerons la population à s’assumer, comme tous les peuples du monde entier qui s’assument. Une loi qui suscite déjà des morts, vous estimez que nous iront à des élections apaisés ?’’ s'interroge Jonas Tshiombela, le coordonnateur de la Nouvelle Société civile congolaise

Joseph Kabila soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoir
Joseph Kabila soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoirImage : picture-alliance/dpa

Les communications restent toujours perturbées en RDC. Pas d'internet et pas de sms. Le signal de certaines radios locales et internationales aurait même été perturbé/coupé par les autorités. Et les arrestations se poursuivent.

Les violentes manifestations de ces derniers jours ont par ailleurs fait réagir l'Eglise catholique. Dans un communiqué, l'archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo a demandé au pouvoir, je cite, d'arrêter de tuer le peuple". Le prélat a aussi encouragé les Congolais à s'opposer à l'adoption de la loi électorale par le Senat.