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Le retrait syrien au Liban

Christophe LASCOMBES3 mars 2005

Après la déclaration du président syrien de retirer ses troupes du Liban, la presse allemande se penche sur l’évolution récente de ce qui était autrefois un pays florissant et qui reste, aujourd’hui encore, l’une des clés majeures du retour de la paix dans la région.

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Quel avenir pour le Liban sans la présence syrienne ?
Quel avenir pour le Liban sans la présence syrienne ?Image : AP

La Thüringer Allgemeine constate : Damas intervient sur tous les fronts et offre asile aux terroristes. Mais l’assassinat de Rafic Hariri, un opposant très critique envers la Syrie, a fait déborder le vase. Pas besoin de l’ombre d’une preuve sur les commanditaires de cet acte odieux pour déclencher les protestations massives de la population. Un mouvement qui a balayé les fantoches mis en place par le régime syrien. Pour la première fois, dans ce pays ravagé par la guerre civile, un changement de cap politique a été imposé de manière pacifique.

A la question de savoir comment des manifestants désarmés peuvent se défendre contre un pouvoir étranger surpuissant qui tient leur pays en coupe réglée, die Zeit donne la réponse libanaise : en renversant le régime qui soutient le pouvoir étranger. Pour le quotidien, Damas serait bien mal inspiré de s’opposer à cette victoire de l’opposition libanaise. Mais après le retrait des troupes syriennes évoqué par le président Assad, le parti pro-syrien, lui, restera dans tous les cas au Liban.

Die Welt, par contre, doute que le retrait des quelque 15 000 soldats syriens soit bénéfique. Rien ne prouve que le pays des cèdres se transforme en démocratie. Le retrait trop précipité de Damas, en laissant la place à l’anarchie, à la guerre civile ou la prééminence du terrorisme pourrait menacer le fragile équilibre de tout le Proche-Orient. Ce n’est que lorsqu’un transfert ordonné du pouvoir sera possible que Damas devra se retirer.

La prudence est aussi de mise pour la Süddeutsche Zeitung qui se fait l’écho du scepticisme des Israéliens qui déclarent : « Nous le croirons lorsque nous le verrons ! » Et puis, l’opposition libanaise doit trouver rapidement un consensus pour mettre en place la future direction du pays. Dans ce contexte, il y a une inconnue : on ignore encore tout des projets du Hisbollah. Soutenu par Téhéran, très bien organisé, ce parti pourrait bien être tenté de prendre le pouvoir avec l’aide des mollahs. Le remplacement de la Syrie par l’Iran ne serait alors pas vraiment une amélioration, conclut le quotidien.