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Le retrait des troupes espagnoles d'Irak

20 avril 2004

Le retrait des troupes espagnoles d’Irak annoncé par le nouveau chef de gouvernement socialiste José Luis Rodríguez Zapatero, est l’un des thèmes internationaux les plus commentés ce mardi dans la presse allemande.

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Jose Luis Rodriguez Zapatero tient sa promesse
Jose Luis Rodriguez Zapatero tient sa promesseImage : AP

'Zapatero justifie sa décision inébranlable en arguant qu’un gouvernement n’aurait le droit d’agir contre la volonté de la majorité de la population. C’est le principe constitutif de la démocratie ... relève l’éditorialiste du quotidien FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG. Cependant, ajoute - t - il, des gouvernements élus démocratiquement doivent aussi veiller à ce que ce genre de fermeté ne soit pas interprétée par des ennemis extérieurs comme la plus grande faiblesse de cette forme d ’ Etat ! Maintenant, l’Espagne a toutes les chances de servir d’exemple dans les annales du terrorisme international, comment il est possible avec quelques bombes, de chasser un gouvernement en place, faire partir ses troupes d’un pays et le faire sortir d’une alliance avec les Américains...'

Tons critiques également dans le journal DIE WELT qui fait allusion à l’ordre donné par le chef chiite Sadr à ses partisans de ne plus s’attaquer aux soldats espagnols :

' Le nouveau chef du gouvernement espagnol Zapatero a-t-il à peine fini d’annoncer le retrait de ses troupes d’Irak que l’agitateur chiite Moqtada el Sadr joue déjà au généreux vainqueur... Une fois de plus, la preuve est faite, que fléchir devant des terroristes et des apôtres de la violence, ne fait que renforcer leurs positions’, conclut l’éditorialiste....

Ce n’est pas l’avis du FRANKFURTER RUNDSCHAU:

' L’ordre de retrait de Zapatero n’est pas ... l’acte naif d’un gouvernant inexpérimenté mais bien plus un message clair : oui à un engagement en Irak, mais un engagement pacifique. Or, force est de le constater, vu la situation dans le pays, l’occupation américaine ne permet pas un tel engagement. On doit donc attester au nouveau chef de gouvernement espagnol son bon sens pour une « Realpolitik », une politique réaliste...

C’est de manière moins positive que le journal économique FINANCIAL TIMES DEUTSCHLAND analyse la situation :

'... les Irakiens interpréteront ce retrait comme une victoire -indépendamment des intentions du chef du gouvernement espagnol ... En outre, cette mesure augmente la pression sur les alliés de la coalition. En Pologne et au Japon par exemple, une large partie de la population critique la présence de leur armée en Irak. Ces pays pourraient se voir forcés de suivre l’exemple des Espagnols...'

Philippe Pognan