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Le rapport de la souffrance humaine

13 mai 2011

Publié vendredi, le rapport 2010 d’Amnesty International offre, pour ce qui concerne l’Afrique, une vision à la fois désabusée et horrifiée de la situation des droits humains sur le continent.

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Le rapport 2011 d'Amnesty International est long de plus de 500 pages et a été publié aujourd'hui en plusieurs langues
Le rapport d'Amnesty International, long de plus de 500 pages, a été publié en plusieurs languesImage : picture-alliance/dpa

Le rapport débute en revenant sur les conflits qui sur le continent « provoquent toujours des dommages considérables. » C’est le cas au Soudan dans la région du Darfour, même si Amnesty note que les préparatifs « du référendum sur la sécession du Sud-Soudan ne se sont pas accompagnés de nouvelles flambées de violence. » En Somalie, le conflit continue de faire de nombreuses victimes dans la population civile. Des enfants ont été utilisés et enrôlés de force. Amnesty rappelle avec amertume que la communauté internationale est demeurée « davantage préoccupée par le problème de la piraterie que par le sort de la population du pays. »

Enfin, il y a la République démocratique du Congo avec son cortège d’horreurs comme dans le Nord-Kivu où « plus de 300 personnes ont été violées en l’espace de quatre jours par des membres de groupes armés » : cela s’est passé entre le 30 juillet et le 2 août 2010 . Amnesty rappelle que « ni les forces armées congolaises ni les soldats de l’ONU en RDC ne sont intervenus, alors que leurs troupes étaient stationnées à proximité. »

Wolfgang Grenz, secrétaire général adjoint d'Amnesty International en Allemagne lors d'une conférence de presse hier à Berlin
Wolfgang Grenz, secrétaire général adjoint d'Amnesty International en AllemagneImage : picture-alliance/dpa

Torture et exécutions

Il y a un autre domaine où les droits humains sont largement bafoués en Afrique : il s’agit de l’action des forces de l’ordre. Les exécutions extrajudiciaires, la torture et l’usage excessif de la force sont monnaie courante. La situation dans le delta du Niger est particulièrement préoccupante avec des bandes criminelles qui ont enlevé des employés du secteur pétrolier. Le rapport d’Amnesty International précise que la réponse des forces de sécurité nigérianes « a donné lieu à de nouvelles atteintes aux droits humains, notamment des exécutions extrajudiciaires et des actes de torture. »

En Afrique du Sud, de nombreux cas de torture et de mauvais traitements infligés par des policiers ont aussi été signalés. Au Mozambique, la police a tiré à balles réelles sur des manifestants qui protestaient contre le coût de la vie. Même chose en Guinée ou au Kenya. Finalement, le seul point positif dans ce rapport est qu’à l’échelle du continent, la tendance est à l’abolition de la peine de mort. Mais vu le nombre d’exécutions sommaires, il semble que les forces de l’ordre n’aient pas besoin d’une loi pour faire le sale boulot.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard