Le rêve d'un Népal prospère s'est effondré

"Non seulement les morts sont ensevelis dans les décombres de ce fort tremblement de terre, mais aussi les rêves de transformer le Népal en un pays qui progresse sur la voie du développement“, écrit le quotidien "Berliner Zeitung".

Avec un taux de chômage estimé à plus de 40% avant le séisme, il n'existait déjà nulle part au monde un pays qui soit aussi dépendant des transferts d'argent de ses ressortissants à l'étranger que le Népal. Dans sa misère, ce petit pays de l'Himalaya enclavé entre la Chine au Nord et l'Inde au Sud,- et dont le gouvernement semble paralysé depuis des années-, doit aussi veiller à ne pas se laisser déchirer par les conflits régionaux. En Inde, le RSS, une organisation d'aide humanitaire nationaliste hindoue prétend déjà avoir envoyé plus de 20.000 volontaires en mission au Népal. L'espoir de l'Inde, selon le journal : grâce à une aide généreuse, le Népal, fier jusqu'ici de son indépendance, pourrait enfin s'ouvrir au rêve d'une Grande Inde hindouiste ."

Le thème du développement

Le développement, pas seulement au Népal, est un thème qui occupe aussi les journaux, par rapport à la poussée migratoire notamment, et aux drames répétés des naufragés en Mer Méditerranée.

Après le dernier drame de réfugiés sur le chemin de l'Europe en Méditerranée, le ministre allemand du Développement, Gerd Müller a exigé un programme de développement d'urgence doté de 10 milliards d'euros par l'Union européenne pour réduire l'émigration.

Mais peut-on acheter le développement ? s'interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui estime que l‘expérience devrait rendre quelque peu sceptique. Depuis plus de 50 ans, des experts allemands sont actifs sur le continent africain. Et depuis 2005, de plus en plus d'argent est transféré vers l'Afrique : concrètement, l'aide pour ce continent est passée en 10 ans d'à peine 500 millions d'euros à près de 1,3 milliard d'euros. Le journal cite le directeur du département de Recherche sur la réduction de la pauvreté et le développement de l'Institut pour l'Economie Mondiale. Selon Rainer Thiele, il ne faut pas surestimer les possibilités de la politique de développement. Un pays ne pourra se développer que s'il est bien gouverné. Et c'est là tout le dilemme des pays donateurs, conclut le journal. La plupart des pays les plus pauvres sont aussi ceux qui sont particulièrement mal gouvernés".