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Le référendum en Irak

Christophe LASCOMBES17 octobre 2005

Ce matin, la presse allemande revient sur le référendum sur le projet de constitution irakienne, un référendum qui, contrairement aux attentes, s’est déroulé de manière plutôt pacifique. Dans l’ensemble, les commentateurs ne tarissent pas d’éloges.

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Comme lui, plus de 60 % des électeurs irakiens ont choisi la voie de la démocratie pour exprimer leur volonté politique.
Comme lui, plus de 60 % des électeurs irakiens ont choisi la voie de la démocratie pour exprimer leur volonté politique.Image : AP

Les Irakiens sont admirables, explique Die Welt. Comme pour les élections parlementaires de janvier dernier, ils se sont courageusement rendus aux urnes pour décider d’accepter leur nouvelle constitution. Malgré les menaces de violence, plus de 60 % des électeurs ont été déposer leur bulletin dans l’urne. Parallèlement à la mort et à la terreur, il existe bien une deuxième réalité qui génère l’optimisme et redonne courage.

Ce courage, la Frankfurter Allgemeine Zeitung le relève aussi dans son commentaire. Le courage et la volonté d’une renaissance politique que reflète la participation à ce scrutin sont les arguments les plus puissants face au pessimisme largement répandu qui veut que l’avenir de l’Irak ne soit fait que de chaos, de sang et de mort. Certes, on ne peut pas exclure que tout ceci puisse arriver. Pourtant, il existe suffisamment de forces politiques et des millions d’électeurs qui veulent utiliser les mécanismes démocratiques modernes de la prise du pouvoir, le contraire de la dictature de Saddam Hussein.

Pour la Rheinische Post, ce référendum est aussi un message à l’adresse des USA : le gouvernement Bush doit enfin développer une perspective acceptable pour l’avenir de l’Irak. Cette perspective signifie en outre garantir un procès équitable à Saddam Hussein. La procédure engagée contre l’ancien dictateur pourrait avoir valeur d’exemple du comportement de l’Etat de droit avec les non-démocrates. Ce serait aussi un signe d’espoir pour le pays.

Pour la Süddeutsche Zeitung, l’expression de « jalon de la démocratie » utilisée à l’envi par George Bush reflète parfaitement son analyse simpliste de la situation : invasion, élection, constitution, de nouveau élection, et départ des GIs d’un Irak démocratisé. « Mission completed ». Pourtant, avec ou sans constitution, ce pays reste au bord de la guerre civile et l’armée irakienne est incapable de garantir la stabilité. Si les USA veulent vraiment préserver l’Irak de la catastrophe, ils doivent accepter que la mise en place de cette démocratie exigera une présence nombreuse de soldats américains pendant des années. Au lieu d’aller d’un « jalon de la démocratie » à l’autre, George Bush devrait plutôt réfléchir s’il veut ou non imposer cette charge à son pays, conclut le quotidien.