Le président chinois, président à vie?

Pour beaucoup de gens, peut-on lire dans die Welt, ce fut la plus grande réalisation de Deng Xiaoping : il avait tiré les leçons du régime de terreur mené par Mao Zedong, avec ses douzaines de millions de morts dus à la famine : plus jamais un chef de parti chinois n'aurait le droit d'exercer un pouvoir absolu ad vitam aeternam.

Avec la décision du président actuel, Xi Jinping, de changer la Constitution, Deng Xiaoping doit se retourner dans sa tombe, affirme le journal conservateur. Et il n'y a pas de place pour la critique, poursuit die Welt, le Parlement n'a pas d'autre choix que d'entériner cette décision.

Cette annonce n'est pas vraiment surprenante, affirme la tageszeitung, la taz. Lors du dernier congrès du Parti Communiste en octobre, aucun successeur à l'actuel chef d'Etat n'avait été présenté. Et on peut déjà avoir un avant-goût de ce qui attend la Chine dans les prochaines années: un culte de la personnalité, comme ce fut le cas sous Mao.

C'est un désastre pour le pays, mais également pour le reste du monde, prévient la taz. Les négociations avec la République populaire devraient devenir beaucoup plus difficiles à l'avenir.

Syrie: une trêve qui arrive trop tard

Les journaux commentent également la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une trêve de 30 jours en Syrie. "Trop tard, trop faible, et trop indécis. C'est tout ce qu'on peut dire sur ce texte, affirme la Süddeutsche Zeitung. Tandis que les diplomates des 15 Etats du Conseil ont passé des jours à pinailler sur les mots à employer dans cette résolution, dans la Ghouta orientale, de nombreux civils sont morts, d'autres ont été blessés, et des hôpitaux ont été dévastés. Pire encore, constate le quotidien de Munich: l'ONU n'a pas prévu de sanctions pour ceux qui rompraient la trêve.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung se demande pour sa part si les aides qui doivent être distribuées pendant la trêve vont vraiment atteindre ceux qui en ont besoin. Car seul le régime de Damas décide dans quelles zones les convois humanitaires ont le droit d'aller, regrette le journal de Francfort.

Les Allemands, grands vainqueurs des JO

Enfin, les journaux saluent de manière unanime les prouesses des athlètes allemands lors des Jeux Olympiques de Pyeongchang. 14 médailles d'or, un bilan excellent, constate la Volksstimme de Magdebourg qui met toutefois en garde : seule une augmentation significative des moyens attribués aux sportifs de haut niveau leur permettra d'être au moins aussi bons aux JO de Pékin en 2022.

Des Allemands qui ont mis leur réveil à cinq heures du matin pour contempler leurs athlètes, voilà ce que l'on retiendra de ces Jeux, écrit la Süddeutsche Zeitung. Mais Pyeongchang, ce ne fut pas qu'un tournoi de hockey. Non, il faut aller plus loin, commente le quotidien, avoir une vue d'ensemble.

Au delà des médailles allemandes, il y a tant d'aspects qui, une fois de plus, jettent le discrédit sur le Comité International Olympique, regrette la Süddeutsche Zeitung.