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Le projet Nabucco peut démarrer

Audrey Parmentier/Kilian Pfeffer/KvK13 juillet 2009

A Ankara, l'Autriche, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Turquie ont signé un accord sur la réalisation de ce gazoduc destiné à réduire la dépendance énergétique de l'Union européenne vis à vis de la Russie.

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Le tracé du gazoduc qui devrait voir le jour en 2013Image : AP

3300 kilomètres de long. 31 milliards de mètres cubes de gaz à partir de 2014. Nabucco est un projet gigantesque qui va enfin voir le jour après 7 ans de négociations. Les cinq pays partenaires ont donc signé un accord où ils s'engagent à ne jamais interrompre la réalisation de ce gazoduc. Si l'Union européenne compte ainsi s'émanciper du gaz russe, la Turquie, elle a un tout autre objectif comme l'explique Fulya Ilbey, spécialiste de l'énergie dans la région:

Reinhard Mitschek Direktor des Pipeline-Projekts Nabucco
Reinhard Mitschek, le directeur du projetImage : OMV

«En plus, la Turquie va renforcer sa position dans la région et tirer les avantages de sa situation géographique - dans le sens où le pays fonctionne comme pont énergétique entre les consommateurs et les producteurs de gaz. Les Turcs et l'industrie turque seraient très contents si ce projet devenait réalité.»

Mirek Topolanek und Ferenc Gyurcsany bei Konferenz zu geplanter Nabucco-Pipeline in Budapest
Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek et son homologue hongrois Ferenc Gyurcsany lors d'une conférence sur le projetImage : AP

Au départ, la Turquie voulait garder 15% du gaz transporté par le tube pour ses propres besoins. Elle a fini par renoncer à cette exigence mais espère que sa position-clé dans ce projet facilitera son entrée dans l'Union européenne.

Il reste toutefois encore des questions en suspens, et notamment d'où proviendra le gaz: si le Turkménistan - qui dispose d'importants gisements - s'est déjà associé au projet, les Européens attendent que le Kazakhstan ou encore l'Ouzbékistan en fassent de même, et pourquoi pas aussi l'Iran et l'Egypte. Autre problème qui se pose: celui du financement qu'expose Fulya Ilbey:

«On estime à 8 milliards d'euros la somme nécessaire pour que le projet se concrétise. L'Union Européenne a déjà promis 250 millions d'euros. Je suppose que les cinq partenaires vont chercher des possibilités de financement dans le courant de cette année.»

Gazprom Hauptquartier in Moskau
Le géant russe finance en partie le projet South StreamImage : AP

Deux banques européennes se sont en effet déclarées prêtes à financer le projet, la banque européenne d'investissement et la banque européenne pour la reconstruction et le développement. Mais le projet Nabucco risque de pâtir d'un autre projet financé par le géant russe Gazprom: le gazoduc South Stream qui doit relier la Russie à la Bulgarie par la Mer Noire.