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Le procès des néo-nazis reprendra mi-mai

Philippe Pognan6 mai 2013

Important dispositif policier, à Munich, pour la première journée du procès de Beate Zschäpe, seule survivante du groupe néo-nazi NSU soupçonné d’avoir assassiné neuf étrangers (8 Turcs et 1 Grec) et une policière.

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Image : picture-alliance/dpa

A dix heures ce lundi 6 mai, les accusés entrent avec leurs avocats. Sur le banc des accusés, Beate Zschäpe, 38 ans. La jeune femme se montre pleine d’assurance et sourit parfois quand elle parle avec ses avocats. La présence de membres des familles de victimes du trio néo-nazi ne semble pas l’impressionner.
Le fournisseur présumé des armes de la NSU, Ralf Wohlleben, ex fonctionnaire du parti d'extrême-droite NPD, adopte une attitude similaire.

Le juge accusé d'être partial

Erster Tag NSU-Prozess
Le dossier Beate ZschäpeImage : Reuters/Michael Dalder

Avant même que le juge qui préside la Cour, Manfred Götzl, ne lise l’acte d’accusation, les avocats de Beate Zschäpe posent une demande de renvoi du procès pour grief de partialité du juge. Les avocats estiment que la police les a contrôlés de manière excessive à l’entrée du tribunal. Après la pause de midi, l'audience reprend : la défense d’un co-accusé critique le fait de n’avoir le droit qu’à deux avocats, elle en veut un 3ème. Le juge décide alors de suspendre l’audience jusqu’au 14 mai prochain.

L’avocat de la partie civile, Sebastian Scharmer, n’est pas surpris de ces ratés en début de procès :

" Mes mandants regrettent que le procès commence de la sorte, en faisant traîner les choses. C’est clair, mais au cours des prochains mois, il y aura encore bien d’autres situations où la procédure sera sans doute freinée de cette manière. Cela n’est malheureusement pas inhabituel dans un procès si important."

Un procès qui fait du bruit

Protesters hold placards against racism in front of a courthouse, where the trial against Beate Zschaepe, a member of the neo-Nazi group National Socialist Underground (NSU), will start later today, in Munich May 6, 2013. The surviving member of the NSU blamed for a series of racist murders that scandalised Germany and shamed its authorities goes on trial on Monday in one of the most anticipated court cases in recent German history. The trial in Munich will focus on 38-year-old Zschaepe, who is charged with complicity in the murder of eight Turks, a Greek and a policewoman between 2000-2007, as well as two bombings in immigrant areas of Cologne, and 15 bank robberies. REUTERS/Kai Pfaffenbach (GERMANY - Tags: CIVIL UNREST CRIME LAW POLITICS)
Des manifestants anti-racismeImage : Reuters/Kai Pfaffenbach

Huit des neuf victimes des crimes de la NSU étaient turques, aussi la communauté turque en Allemagne est-elle particulièrement sensibilisée. Mais ce procès est suivi avec grand intérêt par une grande partie de la population allemande, et même par la presse étrangère. Aiman Mazyek du Conseil central des musulmans d’Allemagne:

"Nous espérons que justice sera rendue. Nous attendons de ce procès que la part de responsabilité d’une partie des organes de l’Etat sera établie . Ce procès changera l’Allemagne. D’une manière ou d’une autre."

Dix ans d'enquête laborieuse

Il faut dire que pendant plus d’une décennie, les enquêteurs suivaient uniquement des pistes dans les milieux de la drogue, d'une "mafia turque » ou de groupes islamistes, allant même jusqu’à soupconner les familles des victimes, au lieu de s'intéresser à l'hypothèse du crime raciste. Les services de renseignement intérieur se sont ainsi attiré de nombreuses critiques. On estime que le procès devrait durer plus d'une année. Affaire à suivre donc.