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LE PROCES MANNESMANN

Christophe LASCOMBES22 janvier 2004
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Pour la Süddeutsche Zeitung, ce procès est enfin l'occasion pour les petites gens de jeter un coup d'oeil dans les coulisses du pouvoir économique, dans un univers marqué d'ordinaire du sceau de la plus grande discrétion. Les spectateurs du procès apprendront tout sur les accords véreux, les négociations secrètes et la falsification de documents. Pourtant, ces mêmes spectateurs souhaitent moins la condamnation des accusés que constater, de visu, que la justice de leur pays traite tous les inculpés de la même manière et que face au pouvoir de l'argent, il n'y a pas deux poids deux mesures. Pour Die Welt, l'attitude de Josef Ackermann n'aurait pas pu être des plus maladroites. Faire le signe de la victoire au premier jour de son procès va le rendre plus arrogant encore et renforcer encore le cliché hélas très répandu qui associe les grands patrons à des vautours avides en costume trois-pièces. Cette attitude ne peut que relancer le débat public sur le sens moral qui fait défaut au monde économique, un débat devenu déjà trop passionnel dans le cadre de cette affaire. Pourtant, les attentes du public risquent fort d'être déçues, continue le journal. Le tribunal doit en effet seulement définir sur la base du droit actuellement en vigueur si les énormes sommes en question ont été versées à bon droit ou non. Même son de cloche dans la Frankfurter Rundschau, pour qui ce procès démontrera que les seigneurs de l'économie peuvent agir de manière tout aussi dilettante et confuse que les marchands de tapis du bazar : décisions concernant primes et indemnités prises entre deux portes, manipulation et falsification des compte-rendus des réunions des organes de contrôle, etc. Pourtant, ceux craignent que ce procès ne porte préjudice au site industriel qu'est l'Allemagne oublient l'utilité du traitement judiciaire d'un dossier : le tribunal de Düsseldorf contribuera certainement à améliorer les mécanismes de contrôle de la gestion des entreprises. Mais il faudra encore attendre pour voir si la redoutable avidité des managers diminuera, conclut le journal