Le président iranien est-il le bienvenu au mondial 2006 en Allemagne ?
10 avril 2006« Fair Play pour un antisémite ? » titre la Tageszeitung. Mahmoud Ahmadinejad, négationniste, ennemi d’Israël et président iranien, « peut volontiers venir en Allemagne pour la coupe du monde », c’est ce que dit Wolfgang Schäuble. Ahmadinejad est-il le bienvenu dans le pays en tant que passionné de football ? se demande le quotidien alternatif. Le Conseil central des Juifs d'Allemagne estime qu’avec ses déclarations, le ministre met en jeu la crédibilité du gouvernement allemand dans sa lutte contre l’antisémitisme et la xénophobie. Le président iranien aura en tout cas une fois de plus réussi à mettre les hommes politiques occidentaux dans l’embarras.
Faut-il donner un carton rouge à Ahmadinejad ? s’interrogent les Westphälische Nachrichten ? Non. Car la grande politique n’a jamais lieu sur le devant de la scène. Il vaudrait mieux s’entretenir de façon directe avec le président dans les coulisses du mondial. Une telle occasion de discuter dans une atmosphère détendue du conflit nucléaire entre Téhéran et la communauté internationale ne se représentera pas de sitôt.
Le mondial est placé sous la devise « le rendez-vous de l’amitié » rappelle le journal populaire Bild Zeitung. Et tout le monde y est le bienvenu. Tout le monde, sauf une personne : le président iranien. Tant que celui-ci renie l’holocauste, tente de construire la bombe atomique et soutient le terrorisme, il peut rester chez lui. La coupe du monde ne doit pas être gâchée par un fanatique. Monsieur Ahmadinejad, vous n’êtes pas le bienvenu en Allemagne ! conclut le quotidien.
Si le président iranien venait à la coupe du monde, les Allemands devraient selon Wolfgang Schäuble se montrer de « bons hôtes », écrit la Süddeutsche Zeitung. Pour le premier ministre de Bavière, Edmund Stoiber, la venue du chef d’Etat est au contraire indésirable, à cause de ses déclarations anti-israéliennes. Il ne s’agit toutefois que de conjonctures, car Mahmoud Ahmadinejad lui-même n’a pas encore dit s’il souhaitait vraiment être présent. Mais si la question se posait de façon officielle, la position de Schäuble serait plus adaptée aux besoins actuels de la diplomatie. Car si l’on ne veut pas pousser la confrontation avec Téhéran jusqu’à l’ultime recours – le bombardement des sites nucléaires iraniens – il faut absolument maintenir le contact.