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Le pouvoir de dire non...

Christophe Lascombes3 juillet 2013

Le rejet par Mohamed Morsi de l'ultimatum lancé par l'armée égyptienne et celui de la demande d'asile soumise à Berlin par Edward Snowden alimentent les commentaires des journaux allemands d'aujourd'hui.

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La protestation contre le président égyptien ne cesse pas. Que va faire l'armée ?
La protestation contre le président égyptien ne cesse pas. Que va faire l'armée ?Image : Reuters

Il fallait s'attendre à ce que le président égyptien rejette cet ultimatum, affirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pour lui, l'armée n'osera pas le destituer parce que ses partisans ne le tolèreraient pas. Et puis, le gouvernement militaire qui a succédé à Hosni Moubarak n'a pas laissé de bons souvenirs dans la population.

La menace des militaires devait obliger les politiques à reprendre les négociations et à dénouer la crise pour sauver le pays du chaos, constate de son côté la Süddeutsche Zeitung. Si les islamistes ont échoué politiquement parlant, ils n'abandonneront pourtant pas le pouvoir sans garanties préalables. L'opposition par contre peut se réjouir, car elle voit sa position renforcée. Cependant, n'oublions pas qu'après la chute de Moubarak, le peuple s'est ensuite dressé contre les généraux qui avaient été leurs alliés. Pourquoi en irait-il autrement cette fois-ci ?

Edward Snowden auf der Flucht
Le fugitif le plus célèbre de la planète n'a toujours pas trouvé de lieu d'asileImage : Reuters

Le quotidien de Munich revient également sur l'affaire Snowden. De fait, le pays qui offrirait l'asile politique au fugitif déclencherait une crise grave avec Washington.

Ce qui fait dire à die Welt : Berlin n'a pas voulu tomber dans le piège de se venger des écoutes illégales américaines à son encontre en accueillant Edward Snowden. Malgré toute son indignation, Berlin est tenu de respecter les traités internationaux. Cela vaut pour les accords secrets concernant la lutte antiterroriste, mais aussi pour ceux sur l'extradition. Les révélations du transfuge sont toutefois une belle occasion d'examiner en profondeur le contenu de l'accord futur de libre-échange entre le Vieux et le Nouveau Monde.

Merkel Regierungsprogramm 2013 - 2017 CDU/CSU
Même indignée, Angela Merkel sait qu'elle ne doit pas vraiment fâcher son partenaire américainImage : picture alliance/AP Photo

La protection offerte à un informateur dépend du propre intérêt de celui qui l'accorde, explique die tageszeitung. L'Allemagne aurait tout intérêt à savoir quand, comment et par qui la chancelière a été espionnée et devrait être reconnaissante à Edward Snowden de le lui apprendre. Tous les motifs évoqués par Berlin pour ne pas accorder l'asile à Edward Snowden ne sont que des prétextes. Sur quelles bases juridiques l'Allemagne de l'Ouest a-t-elle par exemple accueilli Alexandre Soljenitsyne en 1974 ? Cette décision était dans son intérêt, c'est tout. Aujourd'hui, le risque d'hypothéquer les relations transatlantiques pèse apparemment plus lourd que l'espionnage du gouvernement allemand par un pays ami. Entre Berlin et Washington, on sait maintenant qui a le vrai pouvoir, conclut le quotidien de Berlin.