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Le Parlement allemand ratifie le Traité européen

Anne Le Touzé24 avril 2008

Sans grande surprise, les députés du Bundestag ont ratifié le Traité de Lisbonne, qui vise à réformer en profondeur les institutions européennes.

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Le drapeau européen flotte au-dessus de l'Allemagne (on distingue la Porte de Brandebourg en arrière-plan).
Le drapeau européen flotte au-dessus de l'Allemagne (on distingue la Porte de Brandebourg en arrière-plan).Image : AP

Seul le groupe Die Linke, le parti de Gauche, et ses 53 députés avaient annoncé qu'ils ne ratifieraient pas le Traité de Lisbonne, jugé "militaire" et "contre les intérêts des salariés". Au final, 58 parlementaires ont voté contre et un s'est abstenu. Le texte a donc été adopté à la majorité aux deux-tiers requise pour ce type de vote. Une approbation qui a de quoi réjouir la chancelière Angela Merkel, qui s'est fortement engagée dans l'élaboration de ce nouveau traité:

"Le Traité de Lisbonne est un atout pour l'Allemagne. On a du mal à imaginer à quel point il est précieux. C'est également pour cela que je suis heureuse de voir que la ratification se fait aussi rapidement dans les autres Etats membres. Je suis donc tout à fait confiante de voir le Traité entrer en vigueur le 1er janvier 2009."

La chancelière Angela Merkel a dans sa main sa carte de vote pour le Traité de Lisbonne.
La chancelière Angela Merkel a dans sa main sa carte de vote pour le Traité de Lisbonne.Image : AP

Rendre l'Europe plus démocratique et plus efficace, c'est l'objectif recherché par les rédacteurs du Traité de Lisbonne, qui vise à réformer des institutions européennes vieillissantes et plus vraiment adaptées à la taille de l'Union. Le texte prévoit donc, entre autres, l'instauration d'un président de l'Union, doté d'un mandat de deux ans et demi, mais surtout, d'un haut représentant pour la politique étrangère, qui s'il n'a pas le droit de s'appeler "ministre des Affaires étrangères" à la demande de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, en aura toutes les compétences. Pour Kurt Beck, président du parti social-démocrate allemand, la création de ce poste est l'un des points les plus importants pour moderniser l'Europe :

"Je veux souligner que nous souhaitons tous que cette communauté européenne se renforce, et particulièrement son influence dans la politique étrangère. Et elle ne peut se renforcer que si nous sommes plus unis à l'intérieur. Il est donc important de rappeler encore et toujours nos valeurs communes et d'adopter des positions communes, même dans les multiples relations bilatérales, sur les conflits de ce monde. La mise en place d'un Haut représentant pour la politique étrangère - que j'aurais préféré appeler ministre des Affaires étrangères - et son ancrage à la tête de la Commission, est une décision qui, j'en suis convaincu, saura montrer sa valeur. "

Pour Kurt Beck, le Traité de Lisbonne ne doit être qu'une étape pour l'Europe. L'objectif reste la mise en place d'une constitution, avec une charte des droits fondamentaux commune à tous les Etats membres. De leur côté, les syndicats allemands souhaitent élargir le Traité en y ajoutant une clause sociale. Selon le chef de la fédération majoritaire DGB, Michael Sommer, l'Union européenne "devrait contribuer à améliorer les conditions de vie et de travail de ses citoyens". Là encore, le Traité de Lisbonne est un pas dans la bonne direction, mais il ne suffit pas.

Il reste encore une étape pour la ratification complète du Traité de Lisbonne par l'Allemagne: le Bundesrat, la chambre haute du Parlement, se prononcera le 23 mai. Le Traité sera ensuite signé par le président allemand, Horst Köhler. En Europe, seule l'Irlande a choisi la voie du référendum pour ratifier le Traité, les autres Etats-membres le font par la voie parlementaire.