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Le nouveau président du SPD doit faire ses preuves

Anne Le Touzé16 novembre 2005

C'est encore le SPD qui est au centre des commentaires de la presse allemande ce matin. Lors de son congrès, les délégués ont élu Matthias Platzeck avec 99,4% des voix à la tête du parti. Un plébiscite qui montre la volonté du SPD de tourner la page, après la crise provoquée il y a quinze jours par la démission surprise de Franz Müntefering du poste de président.

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Matthias Platzeck, nouveau président du SPD.
Matthias Platzeck, nouveau président du SPD.Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève le score franchement socialiste avec lequel les délégués du SPD ont placé Matthias Platzeck sur le fauteuil présidentiel. Depuis trop peu de temps au SPD pour s’y être fait des ennemis, le nouveau président ne fait partie d’aucun courant particulier et ne s’est commis avec aucun des groupuscules – un candidat idéal pour chaque délégué, qui a pu placer en lui ses propres espoirs. Matthias Platzeck a réussi à panser les plaies et ramener l’harmonie au sein du parti, constate la FAZ.

Un point de vue que partage la Tageszeitung. Les délégués du SPD ont élu Platzeck parce qu’ils le connaissent peu. Quant au besoin d’harmonie, les 99,4% prouvent à quel point celui-ci était grand. Pour le moment, le nouveau président assure une bonne ambiance dans le parti, mais cela ne suffira pas, prévient la taz. Selon ses propres paroles, Matthias Platzeck veut assurer la « cohésion de la société » et l’« équité des chances ». Et il entend également incarner ce sentiment de communauté. Mais si le SPD veut vraiment défendre la cohésion sociale, il lui faudra opter pour la confrontation au sein de la grande coalition. Et risquer de se heurter aux puissants de son propre parti, notamment au futur ministre des finances Peer Steinbrück.

Die Welt revient pour sa part sur l’une des phrases centrales du discours de Platzeck : « aucune politique sociale ne peut aider celui qui ne sait rien ». Qui aurait pensé, s’étonne le quotidien, que l’éducation personnelle et l’invitation à « être soi-même l’entrepreneur de sa vie » soient un jour au cœur de la politique sociale-démocrate ? Platzeck a parlé de liberté, de justice et de solidarité, mais le quotidien relève que le mot « égalité » était quasi absent de son discours. Le SPD découvre le citoyen, constate Die Welt.

Pour la Frankfurter Rundschau au contraire, Matthias Platzeck a inclus dans son discours tous les mots-clés qui peuvent redéfinir le SPD en tant que parti populaire de gauche. Les plus importants : cohésion de la société, orientation internationale des débats sur l’Etat social et valeurs dans la politique. Des points que le programme de la grande coalition ne fait qu’évoquer, relève le quotidien, laissant ainsi les perspectives immenses, si toutefois la volonté d’agir est là. Le nouveau président du SPD doit maintenant prouver qu’il est prêt à être plus qu’un simple instrument de la grande coalition.