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Le naufrage grec continue

10 février 2012

La Grèce signe son retour en Une, après l'accord passé avec les créanciers internationaux. Cet accord, qui prévoit un nouveau train d'austérité en échange d'une nouvelle aide, est accueilli avec pessimisme par la presse.

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Image : picture-alliance/dpa

L'accord arraché à Athènes ne suscite aucun espoir, ni d'un côté ni de l'autre, écrit Die Welt. La Grèce promet ce qu'elle doit promettre pour obtenir une nouvelle aide. Et les bailleurs de fond font semblant de croire à sa guérison. Mais les images de manifestations et de drapeaux européens brûlés montrent que la population ne suit pas. Dans peu de temps, il y aura de nouvelles réunions de crise, de nouvelles négociations nocturnes et de nouveaux accords. Mais ce n'est pas comme ça que l'on sauvera vraiment la Grèce. D'un point de vue économique, il faudrait que le pays quitte le club de l'euro parce qu'il est trop faible et que son appareil administratif est usé. Mais les sauveteurs et le gouvernement grec ont bien trop peur pour risquer ce pas politique, déplore Die Welt.

Mine de circonstance pour l'ex-Premier ministre socialiste George Papandréou
Mine de circonstance pour l'ex-Premier ministre socialiste George PapandréouImage : dapd

Au même diagnostic, la Süddeutsche Zeitung propose un autre remède : le corset grec est déjà trop serré pour continuer sur la voie de la rigueur. Ce qu'il faut à la Grèce, c'est une remise de dette, à la fois de la part des créanciers privés et de la banque centrale européenne. Ensuite, un plan Marshall. Tout cela, reconnaît le quotidien, coûte cher et ne portera pas ses fruits du jour au lendemain, mais il n'y a plus vraiment d'autre alternative.

La misère grecque n'en finit pas, commente pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La misère politique d'abord, avec l'échec du gouvernement Papademos - un gouvernement qui, du reste, était condamné dès le départ. Et puis, la misère sociale : l'enchaînement des programmes d'austérité a paralysé la vie économique et entraîné la population dans la rue. Ceux qui pourraient payer des impôts ont depuis longtemps placé leur argent à l'étranger. Résultat : les moins fortunés sont ceux qui doivent payer l'addition, mais qui ne le veulent ou ne le peuvent pas. Dans toute autre partie du monde, on parlerait de la Grèce comme d'un « Etat défaillant ».

Les retraités font partie de ceux qui subissent de plein fouet l'austérité
Les retraités font partie de ceux qui subissent de plein fouet l'austéritéImage : picture-alliance/dpa

die tageszeitung publie une caricature cruelle, sur la nouvelle « attractivité de la Grèce » : un couple de touristes, probablement allemands, s'arrête devant une taverne en ruine devant laquelle sont assis un vieillard et un enfant en haillons. Tout sourire, les visiteurs s'exclament : « c'est comme au bon vieux temps : pauvre et tellement romantique ! ».

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sandrine Blanchard