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Le monde rend hommage à Nelson Mandela

A. Le Touzé / D. Pelz/ G.I. Tounkara 10 décembre 2013

Des dizaines de milliers de Sud-Africains et une centaine de chefs d'État et de gouvernement ont assisté à la cérémonie d'hommage à Nelson Mandela, au stade Soccer City de Soweto.

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Image : Reuters

C'est sans aucun doute l'événement le plus médiatique de l'année. Retransmis en direct sur la plupart des chaînes de télévision du monde entier, la cérémonie d'hommage au premier président noir d'Afrique du Sud, décédé jeudi à l'âge de 95 ans, a attiré les foules malgré la pluie.

La poignée de main entre Obama et Castro n'a échappé à personneLa poignée de main entre Obama et Castro
La poignée de main entre Obama et Castro n'a échappé à personneImage : Getty Images

Parmi les nombreuses personnalités à avoir fait le déplacement, 91 présidents. La poignée de main entre les présidents américain et cubain, Barack Obama et Raúl Castro, a été remarquée et aussitôt interprêtée à Cuba comme un signe d'espoir.

La famille de Nelson Mandela était également au grand complet. Son ex-épouse, Winnie Mandela, a été chaudement saluée par le public, qui s'est montré plus réservé envers sa deuxième épouse, Graca Machel.

La nation arc-en-ciel unie pour une journée

Pendant plusieurs heures, des personnalités du monde entier se sont succédé à la tribune pour évoquer les grands moments de la vie de Nelson Mandela et leur amitié pour celui qui a su réconcilier l'Afrique du Sud post-apartheid. Après 27 années passées dans les geôles du pouvoir ségrégationniste blanc, Nelson Mandela avait tendu la main à ses bourreaux afin de bâtir ensemble une nouvelle Afrique du Sud multiraciale où blancs et noirs vivraient en harmonie et auraient les mêmes droits.

Deux décennies ans plus tard, le projet de Nelson Mandela est loin d'être abouti. Et la disparition du père de la Nations arc-en-ciel éveille certaines craintes quant à l'avenir du pays. Christian Echle de la fondation Konrad-Adenauer, à Johannesburg, voit le plus grand danger dans les inégalités sociales : «Je pense que le processus d'unification n'est pas encore accompli. 20 ans après les premières élections démocratiques, il y a encore de grandes disparités sociales et des réticences, même à Johannesburg qui est en principe une ville relativement multiculturelle. Si on regarde autour de soi dans les restaurants par exemple, vous verrez à table, des noirs et des blancs mais vous verrez rarement des tables où blancs et noirs sont ensemble. Je ne crois que pas que ce soit du racisme mais je pense que c'est un processus lent, lié surtout à des inégalités sociales et c'est cela le problème. »

Le président Jacob Zuma, pas très populaire
Le président Jacob Zuma, pas très populaireImage : Reuters

Zuma hué par la foule

Si la quasi-totalité des Sud-africains saluent le combat politique de Nelson Mandela, il lui en veulent cependant d'avoir laissé le pouvoir économique aux mains de la minorité blanche. Et ils sont également très nombreux à accuser l'ANC de ne pas faire assez dans la lutte contre les inégalités. Cette rancœur s'est d'ailleurs traduite au stade de Soweto. Le président Jacob Zuma a été hué par la foule à chaque fois que son visage apparaissait sur les écrans géants. Une partie du public a même commencé à quitter le stade lorsqu'il a pris la parole. Pour David Zoumenou, chercheur à l'Institut d'études de sécurité de Pretoria, cette hostilité était spontanée. Jacob Zuma s'est engagé à « continuer » le travail de Nelson Mandela en faveur d'une Afrique du Sud « démocratique » et « débarrassée de la pauvreté ». « Il n'y a personne comme Madiba, il était unique », a déclaré plusieurs fois le président.

Ci-dessous, le récit de notre correspondante à Johannesbourg, Valérie Hirsch.

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