Le mix énergétique
14 juillet 2009Nabucco et Desertec : deux décisions intelligentes en un jour pour die Welt. Certes, le gaz est une ressource fossile et périssable, mais on n'en aura besoin encore longtemps. Quant au projet d'énergie solaire, il pourrait bien marquer le début de la fin de l'ère pétrolière. Les deux projets ont en commun d'aider à diversifier l'acquisition d'énergie. Plus il y a d'options, mieux c'est. Les voix raisonnables réclament depuis longtemps un mix énergétique qui n'exclut aucune technologie de prime abord et qui renonce à l'illusion d'une forme d'énergie parfaite.
La Tageszeitung se montre plus sceptique. Selon le journal, les difficultés que pose Nabucco sont énormes. Pour que le projet soit rentable, il nécessite la participation du Turkménistan, de l'Azerbaïdjan, de l'Irak et tôt ou tard de l'Iran. Les Turkmènes l'utilisent comme moyen de pression et ont obtenu de Gazprom qu'il paye davantage. L'Union européenne va donc devoir surenchérir. L'Iran doit d'abord être prêt à négocier sur son programme atomique. Concernant la Turquie, on ne pourra pas compter sur l'enthousiasme des opposants à son intégration européenne. Bref, ce gazoduc est un immense défi de politique étrangère.
Autre sujet du jour : le président iranien qui accuse le gouvernement allemand d'être responsable du meurtre de Marwa El-Sherbini à Dresde.
Ce meurtre bestial est le crime atroce d'un fanatique qui sera puni par la justice allemande, fait remarquer la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La réaction de Mahmoud Ahmadinejad réclamant des sanctions contre l'Allemagne est complètement déplacée. C'est l'hôpital qui se moque de la charité. L'Iran est régulièrement accusé par les ONG d'atteintes aux droits de l'Homme. Dans le monde islamique, depuis des années, des étrangers, souvent chrétiens se font tuer. La formule toute faite d'islamophobie dont usent désormais les musulmans contre l'Allemagne, leur sert à faire taire la critique envers l'islam.
Ahmadinejad manipule à nouveau les masses, observe la Süddeustche Zeitung. Il cherche à s'attirer des soutiens, il cultive l'image d'un ennemi extérieur. La Grande-Bretagne a été la plus attaquée depuis l'élection présidentielle. Parce que les Etats-Unis sont restés assez prudents et parce que le nombre d'ennemis doit rester limité. Mais l'Allemagne en fait partie désormais.