Le long chemin de l'intégration
16 octobre 2009C'est flagrant, constate la Frankfurter Rundschau. Il manque aux chefs du personnel en Allemagne, une volonté d'intégration. Lorsqu'ils ont entre les mains un diplôme de baccalauréat qui porte un nom turc, ils pensent forcément marchand de légumes, ne parle presque pas l'allemand - puis ils privilégient les autochtones. C'est non seulement de la discrimination mais aussi du gâchis puisque l'on freine de jeunes migrants, nés en Allemagne, talentueux et ambitieux. Mais que faire, s'interroge le quotidien. Il faut casser les clichés et dire ce qui est: l'Etat ne tentera de mettre fin aux discriminations à l'emploi qu'une fois qu'il formera de manière satisfaisante les enfants d'immigrés. Ce processus est long et complexe et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle tant de médias et de donneurs de leçons préfèrent taire la vérité.
La Süddeutsche Zeitung pense elle aussi que l'intégration des immigrés ne peut réussir que si tout le monde abandonne ces préjugés. D'un côté les natifs. Il faut qu'ils acceptent enfin la réalité. De l'autre les immigrants qui doivent comprendre que leur salut ne peut pas seulement venir de l'Etat. La promotion de l'éducation nécessite les efforts de chacun. On n'a jamais vu quelqu'un avancer seulement avec l'aide du monde extérieur, note le journal.
Die Tageszeitung estime, au vu des conclusions du rapport de l'OCDE, qu'il n'y a rien d'étonnant à ce que de nombreux académiciens d'origine turque préfèrent chercher un travail en Turquie plutôt que dans le pays où ils sont nés et où ils ont grandi. L'Allemagne aurait cependant la possibilité de renverser cette tendance. Si au moins l'administration publique pouvait déjà montrer l'exemple. Il n'existe en effet nulle part ailleurs en Europe, un endroit où l'on trouve aussi peu d'employés issus de l'immigration que dans l'administration allemande.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung commente elle les négociations politiques en cours entre chrétiens démocrates et libéraux. Hier, les deux formations ont trouvé un accord pour prolonger le fonctionnement de certaines centrales nucléaires. Mais attention, prévient le journal. Même si la politique antinucléaire n'a pas le vent en poupe, l'accord trouvé va sans aucun doute susciter une opposition massive. La transparence doit devenir le maître mot de la nouvelle coalition. Ce n'est que comme cela que l'on pourra peut-être atteindre un consensus sur le sujet.