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Le "Jour J" du chancelier allemand

Christophe LASCOMBES7 juin 2004

Aujourd’hui, le thème central de la presse allemande c’est bien entendu les commémorations du 60ième anniversaire du Débarquement, le fameux 06 juin 1944, des cérémonies où était invité pour la première fois, un dirigeant allemand...

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60 ans plus tard, les ennemis d'hier, réunis dans la commémoration du "Jour le plus Long"
60 ans plus tard, les ennemis d'hier, réunis dans la commémoration du "Jour le plus Long"Image : AP

C’était « mission difficile » pour Gerhard Schröder, reconnaît la Süddeutsche Zeitung, une mission accomplie avec dignité. Reconnaissant la responsabilité assumée par l’Allemagne d’aujourd’hui pour les crimes commis pendant la dictature nazie, il a remercié tous ceux qui ont participé à la libération de l’Allemagne et de l’Europe. Et que certains ne goûtent pas sa phrase dans laquelle il déclare que la victoire des Allié n’était pas une victoire sur mais bien pour l’Allemagne n’enlève rien à cette vérité, souligne le journal.

Die Zeit relève l’accent que Gerhard Schröder a mis sur l’amitié franco-allemande, estimant que les deux pays étaient aujourd’hui plus proches que jamais. Le journal regrette seulement que, au contraire de Jacques Chirac qui a su trouver les mots adéquats, le chancelier de « l’Après-après-guerre », pour reprendre le terme de Brigitte Sauzay, ait singulièrement omis de citer l’Amérique.

Le General Anzeiger de Bonn souligne l’importance historique de ce 60ème anniversaire pour la future Europe. La génération de la Seconde guerre mondiale aura bientôt disparu. Pourtant, ce « Jour le plus long » aura non seulement été un tournant décisif dans le conflit, il a en outre entamé un bouleversement profond de l’Europe et du monde. C’est en effet cette génération, qui après toutes les atrocités de cette guerre, a aussi été celle de la réconciliation au-dessus des tombes.

Pour la Frankfurter Rundschau, la présence de Gerhard Schröder aux côtés des représentants des puissances victorieuses d’alors est un signe de normalité. Un thème développé aussi par la Frankfurter Allegemeine Zeitung. En déclarant que sa présence en Normandie mettait un point final à l’époque de l’après-guerre, Gerhard Schröder réclame pour l’Allemagne la place qui lui revient dans le concert de la politique mondiale, relève le journal ; une place qu’elle a gagnée en 6 décennies à cause non seulement de sa puissance économique, de son engagement politique et militaire, mais aussi et surtout à cause de sa « maturité » morale. Seulement, tempère le journal, en Normandie aussi, Gerhard Schröder n’a pas réussi à détruire les soupçons de ceux qui ne voient dans sa politique de paix que l’arme miracle destinée à assurer le succès de sa propre opération « Réélection », qu’il ne pense qu’à son propre Jour J, le dimanche électoral de l’automne 2006.